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Spiritualité et religions |
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Prières, textes ressourçants, vidéo...
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Décalogue de la sérénité
Le bon pape Jean XXIII avait son "Décalogue de la sérénité". Il peut nous inspirer.
Aujourd’hui, j’essaierai de vivre la journée sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.
Aujourd’hui, je porterai grand soin à mon apparence courtoise et à mes manières. Je ne critiquerai personne et ne prétendrai redresser ou discipliner personne si ce n’est moi-même.
Aujourd’hui, je serai heureux dans la certitude d’avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l’autre monde, mais également dans celui-ci.
Aujourd’hui, je m’adapterai aux circonstances sans prétendre que celles-ci se plient à mes désirs.
Aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à la bonne lecture en me souvenant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, la bonne lecture est nécessaire à la vie de l’âme.
Aujourd’hui, je ferai une bonne action et n’en parlerai à personne.
Aujourd’hui, je ferai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire, et si j’ai été offensé, j’essaierai que personne ne le sache.
Aujourd’hui, j’établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m’en acquitterai peut-être pas mais je le rédigerai et me garderai de la hâte et de l’indécision.
Aujourd’hui, je croirai fermement - même si les circonstances prouvent le contraire - que la Providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au monde.
Aujourd’hui, je ne craindrai pas, je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté.
Extrait de la Revue Joyeux dans l’Espérance, Bulletin d’amitié du Mémorial-Kongolo - 1450 Gentinnes, périodique trimestriel n°120, décembre 2006.
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Prière du matin
Cardinal Suenens
Prière d’inspiration franciscaine
Seigneur, dans le silence du jour naissant, je viens te demander la paix, la sagesse, la force.
Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux tout remplis d’amour, être patient, compréhensif, doux et sage ; voir au-delà des apparences, tes enfants, comme tu les vois toi-même, et ainsi voir le bien en chacun ; fermer mes oreilles aux calomnies, garder ma langue de toute malveillance.
Que seules les pensées qui bénissent demeurent en mon esprit, que je sois si bienveillant et si joyeux, que tous ceux qui m’approchent sentent ta présence.
Revêts-moi de ta beauté, Seigneur, et qu’au long de ce jour, je te révèle.
Amen.
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Lettre à un ami "mécréant"...
Editorial de Bertrand Révillion dans la Revue Panorama - juillet-août 2007
Tu me dis, ami, que tu aimerais croire et que tu sens, dans le ventre de ton âme, comme une lancinante faim de Dieu.
Tu me dis, ami, que tu envies la clarté lumineuse de ces hommes et de ces femmes de vive foi qui ont su se faire transparents à la grâce.
Tu me confies, ami, avoir soif de cette divine lumière qui, comme un baume, vient apaiser les blessures et dévoiler l’horizon.
Tu aimerais croire, ami, comme un veilleur espère l’aube qui chassera le froid glacial du désert...
Tu aimerais croire, ami, mais tu t’inquiètes de ce que tu penses être l’opacité de ton coeur, la pesanteur de ton être et l’ombre de tes chemins de traverse.
TU ME FAIS PART, AMI, DE TES DOUTES...
Tu m’avoues, ami, être un brin "mécréant", pas tout à fait certain d’être en règle avec la "bonne morale"...
Tu as, ami, sur le sinueux sentier de ta vie, tenté d’aimer mais tu sais combien l’amour est un art difficile...
Tu ne sais plus, ami - ou si peu - le crédo de ton enfance.
Tu peines, ami, à mettre pudiquement tes pauvres mots sur l’immensité de Dieu.
Ta prière, si rare, n’est souvent, ami, que balbutiement, distractions, errance...
Tu tentes parfois, ami, de dire "tu" à un "Père" dont tu n’es pas tout à fait sûr d’être le "fils"...
Tu m’avoues, ami, tes interrogations, tes révoltes, tes fatigues spirituelles...
ET JE VOUDRAIS TE DIRE :
Réjouis-toi, ami, de tes doutes car ils sont une mise en route vers ce Compostelle intérieur où l’Eternel t’espère et t’attend.
Réjouis-toi, ami, de te savoir fragile, car c’est par nos failles et nos blessures que Dieu vient en nous dresser sa tente de tendresse.
Réjouis-toi, ami, de ne pas "savoir Dieu" car la porte étroite qui mène à la Rencontre passe par la nudité de l’inconnaissance.
Ose, ami, une prière qui ne sait pas, qui ne quémande pas, qui ne bavarde pas.
Ose, ami, franchir la passerelle étroite qui t’offre d’embarquer sur le frêle esquif de l’écoute.
Tends l’oreille de ton coeur et ose te laisser investir par le grand silence qui mène à la contemplation.
Laisse le vent de l’Esprit te pousser au large.
Tente l’audacieux pari de la foi.
Va, à ton rythme et selon tes caps, vers l’océan de la divine présence.
Mène cette traversée spirituelle dans le compagnonnage de celles et de ceux qui, comme toi, cherchent l’éclat du matin.
Nourris-toi du pain béni de l’Ecriture, de la sainte manne de la fraternité...
Désaltère-toi à la source de la Parole, marche aux côtés de l’Envoyé, sur le secret chemin de ton éveil.
OSE DEVENIR QUI TU ES.
Et approche-toi sans crainte, voyageur fourbu et affamé, de l’ineffable table où, de ses mains blessées, le Maître intérieur t’offrira le pain de ta résurrection...
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Pour moi, être saint signifie être moi-même.
Thomas MERTON, moine cistercien (La nuit privée d’étoile)
Texte extrait de la Revue Panorama de novembre 2008
Le problème de la sainteté et du salut consiste donc, en réalité, à trouver qui je suis et à découvrir mon véritable moi.
Les arbres et les animaux n’ont pas de problème à résoudre. Dieu les fait tels qu’ils sont sans les consulter et ils sont parfaitement satisfaits.
Avec nous, c’est différent. Dieu nous laisse libres d’être ce qu’il nous plaît. Nous pouvons être nous-mêmes ou ne pas l’être, selon notre gré.
Mais le problème est celui-ci : puisque Dieu seul possède le secret de mon identité, Lui seul peut me faire qui je suis, ou plutôt, Lui seul peut me faire qui je serai, quand, en fin de compte, je commencerai pour de bon à être.
Les germes qui sont semés à tout instant dans ma liberté, par la volonté de Dieu, sont les germes de mon identité, de ma réalité, de mon bonheur, de ma sainteté.
Les refuser, c’est tout refuser, c’est le refus de mon existence et de mon être : de mon identité et de mon moi-même.
Ne pas accepter, aimer et accomplir la volonté de Dieu, c’est refuser l’accomplissement de ma propre existence.
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"Il m’aime, je réponds à son amour : c’est tout simple."
Le chemin de prière de Soeur Emmanuelle.
Soeur Emmanuelle aurait eu 100 ans le 16 novembre 2008 !
Prier, c’est une rencontre d’amour avec le Seigneur, dans la foi, hors du sensible : il m’aime, je réponds à son amour, c’est tout simple.
Pourquoi prier ? Comme un corps a besoin de respirer l’air, mon âme a besoin d’aspirer Dieu : aspirer, respirer, expirer, ce n’est pas une gymnastique, un effort, c’est naturel pour vivre. Plusieurs fois, dans Saint-Jean, Jésus parle de sa "demeure" en nous. Puisqu’il habite en moi, pas de problème pour le rencontrer : un clien d’oeil, un mot, une respiration, et je le rencontre... dans la foi.
Qui prier ? Ma dévotion se porte d’abord vers la Sainte Trinité : Père, Fils, Esprit. Mon icône préférée est "La trinité" d’Andréi Roublev, qui est un des sommets de l’art religieux : chacune des trois Personnes se penche vers l’autre dans une relation d’amour ; tout est courbe, douceur, tout respire le don, la sortie de soi vers l’autre. Ma prière est simple, je me plonge dans cette circulation de tendresse, je me laisse porter par le Père vers le Fils, et par le Fils vers le Père, dans l’Esprit ; c’est tout simple, mon petit bateau vogue... dans la foi.
Comment prier ? Quand je suis trop fatiguée, je n’arrive pas à me concentrer. A ces moments-là où je ressens à quel point "je ne suis pas", je suis pauvre, petite, incapable, je me tiens devant mon Seigneur qui est don, toute richesse, toute grandeur, quelle merveille ! Et il m’aime ! Quelle source de joie... dans la foi.
J’égrène aussi mon chapelet, spécialement dans ces heures de fatigue ; tandis que les grains circulent entre mes doigts, le souvenir des Mystères joyeux, douloureux, glorieux, de la vie de Jésus et de Marie flottent devant mes yeux. Ce rosaire quotidien est comme un bouquet de roses pour ma mère du ciel, offert dans la foi.
Pour qui prier ? Je prends dans mon coeur ceux que j’aime, ceux pour lesquels j’ai promis de prier, ceux qui souffrent et meurent durant ce jour, les victimes des tragéries, guerres, catastrophes. Cette immense brassée, je l’offre à la miséricorde du Seigneur, par les mains de Marie, Mère de la miséricorde. Je demande à Dieu d’aider tous mes frères et soeurs au milieu des difficultés de ce monde, pour que leur peine soit allégée ici-bas et pour qu’un jour "toute larme soit essuyée de leurs yeux" dans la Cité céleste (Apocalypse de Jean, 21,4).
Quelle est la réponse à ma prière ? Je n’en attends pas de visible ici-bas. J’offre mes demandes au Seigneur, mais je sais que Dieu respecte la liberté et laisse les hommes diriger à leur gré leur propre vie et les événements du monde. Dans la foi, je suis sûre de lui. Il a, lui, l’éternité pour remettre les choses en place, dans la justice, cette justice qui est impossible sur cette terre où le fort écrase le faible. Je crois à la justice éternelle, sinon, vraiment, tout paraît tellement absurde, étant donné la manière dont le monde marche !
Quelles consolations m’apporte ma prière ? Je n’en cherche pas, je préfère la foi nue, sans rien sentir. Je préfère l’aridité aux consolations, car j’ai peur de "chercher les consolations de Dieu plutôt que le Dieu des consolations". De toute mon âme, je crois en son Amour, c’est ma joie !
Extrait de la Revue Panorama, novembre 2008.
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Pâques
Aujourd’hui, 23 mars 2008, je rejoins le groupe des Seniors : j’ai 65 ans. Bon anniversaire Marthe-Marie !
La dernière fois que Pâques est tombée un 23 mars, c’était en 1913 ! Une autre étape de ma vie s’ouvre. J’ai le vent en poupe ! Merci Seigneur et donne-moi encore assez de temps et de santé pour accomplir ta volonté, c’est-à-dire continuer de grandir dans l’Amour, m’épanouir totalement pour partager ton bonheur...
En courant...
Pour courir, on courait ! A en perdre le souffle. Pauvre Pierre ! Il avait beau être costaud, l’âge se faisait sentir. Au bout de quelques foulées, j’avais un mètre, puis dix, puis vingt mètres d’avance sur lui. On courait.
On essayait de ne penser à rien et pourtant nous étions bouleversés jusqu’au fond de l’âme. Qu’avait dit Marie-Madeleine ? "On a enlevé le Seigneur !". Dès que j’ai entendu ces mots, quelque chose - ou quelqu’un - au fond de moi a soufflé : "Il est vivant".
Mais je ne voulais pas y croire. C’aurait été trop beau, Seigneur ! Je t’avais vu cloué à la croix. J’avais entendu tes derniers cris. Je sentais encore sur moi ton ultime souffle. Je t’avais enveloppé dans un linceul, et pourtant, tout en courant, je ne pouvais admettre de chercher des explications logiques. Tout en courant, j’entendais Pierre grommeler, accusant tour à tour les prêtres, les scribes, les pharisiens, les grecs, les samaritains, les païens... qui sais-je encore... de t’avoir sorti du tombeau.
Qu’il m’a paru loin, Seigneur, ton tombeau ce matin-là. D’autant plus loin que, plus j’avançais, plus je savais que nous courions pour rien. Nous courions après un mort, alors que tu étais vivant, ailleurs. Nous courions après le passé, et tu étais déjà dans l’avenir. Nous courions après une absence et tu étais plus présent que jamais.
Voici le tombeau. La pierre roulée sur le côté. J’ai aperçu le linceul dans lequel je t’avais moi-même enserré. Inutile d’entrer. Je savais que tu n’étais plus là, que l’on ne t’avait pas enlevé - ils t’auraient pris enveloppé dans tes linges - que tu étais parti de toi-même.
Mais où étais-tu Seigneur ? Dans quel monde voyageais-tu ? Je suis entré quand même. Il fallait que je voie ton absence pour croire à ta résurrection. Tu m’en as dit davantage Seigneur, en n’étant pas là, qu’en te montrant à tes disciples. La foi, celle qui sauve de la peur, je l’ai recueillie, Seigneur, dans le trou d’un tombeau vide.
J’ai bien fait de courir, ce matin-là, vers un tombeau. Ce n’est pas après toi que je courais, mais au-devant de la vie, au-devant de toi le Vivant, qui ne cesses de nous précéder là où tu nous attends.
Texte d’un auteur encore inconnu (j’indiquerai son nom dès que je le saurai) transmis par la soeur de ma mère, religieuse clarisse à Montauban (France).
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La prière de l’iconographe
Toi, Maître Divin de tout ce qui existe,
Eclaire et dirige l’âme, le coeur et l’esprit de ton serviteur,
Conduit ses mains, afin qu’il puisse représenter dignement et parfaitement
Ton image, celle de ta Sainte Mère, celle de tous les Saints,
Pour la gloire, la joie et l’embellissement de ta Sainte Eglise,
Amen.
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Noël 2008
Extrait de "Prions en Eglise", auteur non communiqué.
Une douce parenthèse en ce temps de crise, de difficultés, de peines...
Merveille d’un Dieu qui s’approche.
Miracle d’un Dieu qui est là. A côté de toi.
Au plus intime de toi-même.
Il a pris le risque de se livrer aux mains de l’homme, de l’aimer jusqu’à se faire chair, jusqu’à se faire frère.
Le visage de Dieu et celui de l’homme
Se confondent désormais...
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Testament spirituel du pape Jean XXIII
écrit le 24 mai 1963, quelques jours avant sa mort
Maintenant plus que jamais, certes davantage qu’aux temps passés, nous sommes appelés à servir l’homme en tant qu’homme, et pas seulement les catholiques ; à défendre d’abord, et partout, les droits de la personne humaine et pas seulement les droits de l’Eglise catholique... Les circonstances actuelles, les exigences des cinquante dernières années, une connaissance plus profonde de la doctrine, nous ont amenés face à de nouvelles réalités. Ce n’est pas l’Evangile qui change, c’est nous qui commençons à mieux le comprendre.
Extrait d’un article paru dans "Joyeux dans l’Espérance" (Bulletin d’amitié du Mémorial-Kongolo) signé par le Père Joseph Burgraff (4ème trimestre 2008)
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Prière du bonheur
Soeur Emmanuelle
Extrait de "Prières glanées par Soeur Emmanuelle", Ed. Fidélité
Seigneur,
aide-moi à être heureux et à créer du bonheur,
à être détonateur de Joie, celle qui fait éclater la gangue qui nous étouffe.
Seigneur,
aide-moi à jouir de mon corps,
de mes yeux qui voient,
de mes oreilles qui entendent,
de mes pieds qui marchent,
de mes mains qui touchent,
de mon palais qui goûte,
de ma bouche qui hume l’air qui me vivifie...
Seigneur,
aide-moi à jouir de mon âme,
de mon intelligence qui comprend,
de ma volonté qui agit,
surtout de mon coeur qui aime et qui est aimé :
Ah ! Je suis vivant, merveille !
Et à mesure que les ans passent,
et que mes sens déclinent,
aide-moi Seigneur,
à trouver ma joie,
dans la vie des enfants et de tous ceux
qui jouissent à plein
de leur corps et de leur âme.
Aide-moi alors surtout, Seigneur,
à trouver de plus en plus ma joie en Toi,
Source de mon espérance,
Toi, "l’Au-delà de tout",
Toi, la vie en plénitude,
Toi, qui m’attends dans ta Maison
où - Tu l’as dit - tu m’as préparé une place.
Merci Seigneur.
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Noël 2009
Voici le message des quatre bougies.
A méditer :
...
Chaque enfant qui naît - sur la paille ou dans un palais - est une invitation au partage.
Sans le partage de notre espace, de nos biens, de nos convictions, de notre temps, la Planète risque de devenir un désert inhumain
...
A force de reléguer religions et spiritualités dans l’espace privé, la sphère publique est laissée aux seules forces du marché...
Charles DELHEZ (extrait d’une carte blanche du journal "Le Soir" du 23 décembre 2009.)
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Cantique de Zacharie
Tous les matins, à l’office des Laudes, ...
... les moines et moniales louent Dieu pour son Fils venu s’incarner dans notre humanité souffrante en chantant le cantique de Zacharie, le père de Jean le Baptiste.
Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
qui visite et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères
mémoire de son alliance sainte,
serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,
afin que délivrés de la main des ennemis
nous le servions dans la justice et la sainteté,
en sa présence, tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut :
Tu marcheras devant, à la face du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins
pour donner à son peuple de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu,
quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas
au chemin de la paix.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit...
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Prière d’un fil électrique
Auteur inconnu
Dans le Journal Dimanche Paroissial du 30 janvier 2011.
Seigneur, moi je suis le fil.
Tu es la prise de courant.
Tant que je reste branché sur Toi,
un courant d’amour circule en moi.
Mais aussitôt que je me coupe de Toi,
je suis un fil mort, sans utilité aucune.
Aide le petit fil que je suis
à allumer beaucoup de lampes
et à inonder de lumière les coeurs enténébrés.
Permets que je réchauffe les coeurs froids,
que je perce les coeurs durs,
et que je nourrisse les coeurs affamés de Toi.
Seigneur, branche mon petit fil au coeur de tous ceux que je rencontrerai aujourd’hui,
afin de faire passer en eux le courant d"amour,
le voltage de l’espérance,
et l’ampérage de la charité.
Amen.
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Marthe et Marie dans la Bible
(Luc 10, 38-42 et Jean 11, 1-2 ; 17-32 ; 12, 1-3)
Deux amies de Jesus
S’il n’est pas difficile de trouver dans la Bible des histoires de frères, force est de constater que les textes concernant des soeurs sont beaucoup plus rares. Il est d’autant plus intéressant de voir les Evangiles de Luc et de Jean mettre en valeur Marthe et Marie. Ces deux amies de Jésus sont montrées par l’un et par l’autre évangéliste comme fort différentes. En lisant à la suite les pages qui les concernent, on découvre qu’elles représentent deux modèles, deux expressions de la foi, dont on ne saurait dire lequel est plus important que l’autre. Car elles sont moins là pour elles-mêmes qu’en raison de leur relation avec Jésus et de la parole qu’elles font entendre sur lui et sur la vie avec lui. Elles n’en sont pas moins présentes et bien typées.
En pleine vie
Marthe et Marie sont saisies en pleine vie. Luc parle d’un repas. Jésus est de passage dans le village où elles habitent et dont Jean précise qu’il s’agit de Béthanie. Les deux soeurs se préoccupent de le recevoir, chacune à sa manière. Jean, quant à lui, les montre aux prises avec la maladie très grave de leur frère Lazare et avec sa mort. Il est bon de se souvenir de ce que représentait, dans le contexte du temps, la disparition de l’homme dans une famille. A l’immense peine des deux soeurs dont le récit témoigne abondamment, s’ajoutait la perte d’un soutien nécessaire. Par ailleurs, la confrontation à la mort d’un être cher révèle les humains comme sans doute aucun autre événement de la vie ne peut le faire. Marthe et Marie préviennent tout naturellement Jésus : Seigneur, celui que tu aimes est malade. C’est le réflexe ordinaire lorsque
la mort menace. La situation justifie un appel à la présence et a l’aide éventuelle d’un grand ami. Jean note que Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare. Réciproquement et visiblement, dans leur épreuve, les deux soeurs comptent ferme sur l’amitie active de Jésus. Quand leur frère leur est rendu, rien d’étonnant a ce qu’elles offrent un dîner en l’honneur de celui qui les a tous sauvés. Le geste fou de Marie, auquel la suite du texte donne une signification hautement symbolique, s’explique aussi tout simplement par le don extraordinaire dont elle vient d’etre bénéficiaire. Ainsi chacune des trois séquences évangéliques porte un message certes, mais dirions-nous, un message enraciné, incarné dans la vie humaine commune a tous. Et ceci est déjà remarquable.
Marthe
Les deux soeurs ne se ressemblent guère et les textes offrent d’elles deux portraits bien caractérisés. La mémoire populaire a retenu de Marthe les traits d’une ménagère affairée. En regardant les récits de près, on note d’abord en Luc qu’elle est maîtresse de maison : une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison. Elle porte en conséquence la responsabilité de la réception. Et l’on n’est pas surpris de ce qu’elle s’affaire au service, ni même qu’elle intervienne près de Jésus pour qu’il demande à Marie de l’aider. On voit aussi dans le récit de Jean qu’elle est prévenue la première de l’arrivée de Jésus. Les deux évangiles s’accordent, par ailleurs, pour la montrer toujours active Marthe s’affairait au service (Luc 10, 40). Marthe servait tandis que Lazare se trouvait parmi les convives (Jn 12, 2). Les moeurs de l’époque et du pays expliquent cette répartition des rôles. Mais visiblement le tempérament personnel de Marthe joue. Luc précise comment Jésus la voit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses... De son côté Jean remarque qu’à peine avertie, elle n’attend pas que Jésus arrive dans la maison, mais qu’elle va au-devant de lui. Responsable, attentive au visiteur, prompte à agir : telle est Marthe, et elle n’est blamée que pour un service (trop) compliqué.
Marie
Tout autre apparaît Marie.
Selon Luc, Marthe avait une soeur nommée Marie. On le voit, Marie est ici située en référence à Marthe. Jean, au contraire, parle de Béthanie comme étant le village de Marie et de sa soeur Marthe. Les deux auteurs décrivent Marie assise et aux pieds du Seigneur, avec des variantes significatives cependant. Dans le récit de Luc, Marie a pris la position normale du disciple a l’école d’un maître. Le plus surprenant est qu’une femme prenne cette place et que Jésus l’encourage. Un rabbi du 1er siècle ne dit-il pas : Apprendre la loi à sa fille est comme lui apprendre la débauche ? En un sens on peut dire que dans ce texte Marie se singularise par rapport au rôle traditionnel des femmes. Il n’en est pas de même dans l’Evangile de Jean. Après la mort de son frère, elle est entrée dans la coutume des pleureuses. On la voit entourée d’amis qui cherchent a la consoler, et qui la suivent si elle va au tombeau pour se lamenter. Elle aussi réagit immédiatement a l’annonce de la venue de Jésus. Aussitôt elle va vers lui, et des qu’elle le voit, elle tombe a ses pieds, et de se lamenter avec ceux qui l’accompagnent. Son émotion va gagner Jésus à son tour. Une autre fois encore elle est montrée aux pieds de Jésus. C’est au cours du repas qui suit le retour à la vie de Lazare. Elle arrive avec un parfum de nard pur de grand prix et accomplit le geste qui va l’immortaliser : elle oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Volontiers assise, a l’écoute de la parole du Maître, en pleurs quand la mort lui enlève son frère, généreuse jusqu’à la prodigalité, Marie est toute en contrastes avec Marthe sa soeur.
Deux croyantes
Elles partagent cependant la même foi, le même amour. Toutes les deux, elles sont attentives à la personne de Jésus, chacune a sa manière. Elles le reçoivent comme Seigneur. L’une écoute sa parole et l’autre le sert. Si la première expression est claire pour nous, il ne faudrait pas non plus oublier le sens des mots servir et serviteur dans la Bible. Le service du Seigneur traduit la foi à son égard, quelle que soit la forme de ce service. Elles ont aussi la même confiance en leur Maître : Les soeurs envoyèrent dire a Jésus que Lazare etait très malade. Toutes les deux ont visiblement espéré son intervention avant qu’il ne soit trop tard. Et toutes les deux ont le même cri de foi quand il arrive : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. C’est ce qu’elles ont dû se dire dans leur épreuve. Seul le regret qui perce dans leurs paroles trahit les limites de cette foi pourtant bien réelles. Marthe et Marie représentent deux figures différentes de croyants. Les premières communautés chrétiennes avaient besoin de l’une et de l’autre comme modèles et signes d’encouragement.
La meilleure part
Si les communautés auxquelles s’adresse Luc ont éprouve le besoin d’évoquer l’episode du repas chez Marthe et Marie, c’est qu’il y avait problème au sujet du service de la parole et du service des tables. De fait, le même Luc raconte ces difficultés au chapitre 6 des Actes. Les Douze ne pouvaient plus tout assurer convenablement et les veuves des Hellenistes etaient oubliées dans le service quotidien (Ac 6, 1). Le groupe des Sept est alors institué pour exercer la fonction défaillante, car il ne convient pas, disent les apôtres, de délaisser la parole de Dieu pour le service des tables, si important soit-il. Eux donc continueront à assurer la prière et le service de la Parole. Que Marie soit une femme-disciple ne change rien à l’affaire : C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part en s’asseyant aux pieds du Seigneur,elle ne lui sera pas enlevée.
On peut rapprocher de ce choix premier la décision apparemment stupéfiante d’oindre le Seigneur d’une huile parfumée et l’intuition qui la guide. N’est-ce pas parce qu’elle écoute l’enseignement de Jésus qu’elle pressent sa mort prochaine ? N’aurait-elle pas compris qu’en rendant la vie à Lazare, Jésus vient de signer son propre arrêt de mort ? Toujours est-il que Marie est à jamais aux yeux des chrétiens le modèle de ceux qui font le meilleur choix et de ceux dont l’amour ne compte pas. Jésus a pleuré avec elle, il a vu sa détresse devant la mort, il l’a défendue contre les critiques des calculateurs, il a reconnu sa tendresse. Et comme à sa soeur il lui a donné de le voir plus fort que la mort en même temps que si humain dans la peine. Peut-être faut-il dire que Jésus et Marie se sont réciproquement et profondément reconnus.
Si tu crois, tu verras
Ce n’est pourtant pas avec Marie, mais avec Marthe que Jésus a le dialogue le plus sublime selon le texte de Jean 11. Marthe affirme une foi extraordinaire dès le début. Après le reproche si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort, elle ajoute : Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. Cela ne l’empêche pas, un peu plus tard, de rester pratique et sans doute sceptique : il doit déjà sentir, il y a en effet quatre jours.... Jésus alors lui répond : Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?.
Si tu crois... Jésus demande de croire a l’impossible : Ton frère ressuscitera. Marthe croit déjà à la résurrection au dernier jour comme beaucoup de Juifs de son temps. Il lui reste à entendre la parole inouïe : Je suis la Résurrection et la Vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Il lui reste surtout à croire. Jean met déjà sur ses lèvres une magnifique confession de foi : Seigneur, je crois que tu es le Christ, je crois que tu es le Fils de Dieu, Celui qui vient dans le monde. Quatre titres de Jésus sont rassemblés en une même phrase : Seigneur, Christ, Fils de Dieu, Celui qui vient. On devine que Marthe ici est le type même du croyant, qu’elle résume dans sa personne et ses paroles les attentes et la foi d’une multitude. Sa foi est une foi en chemin, qui déjà la porte pourtant et va lui permettre de voir la vie triompher. Ses mots et les mots que Jésus lui adresse sont répétés dans le monde entier depuis des générations, dans les communautes rassemblées par la mort d’un des leurs. Marthe la croyante ouvre la voie de l’espérance à des multitudes.
Soeurs pour les siècles
L’histoire de Marthe et Marie est bien l’histoire de deux soeurs, à la fois semblables et différentes. L’une se situe d’emblée dans le service et il lui est donné de servir Jésus en même temps qu’elle sert son frère, sa soeur et beaucoup d’autres. Elle est, de surcroît, au service de la Parole de Vie, intermédiaire de la plus merveilleuse Révélation. Comme Etienne et Philippe qui, chargés du service des tables, annoncent aussi Jesus et deviennent missionnaires selon le Livre des Apôtres (ch. 7 et 8). La deuxième, apparemment vouée à la contemplation et aux gestes d’adoration inutiles, attire autour d’elle des amis qui grâce à elle reconnaissent Jésus : Beaucoup de ces Juifs qui étaient venus auprès de Marie et qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Elle aussi est missionnaire, elle aussi sert Jésus. L’une est trop agitée, l’autre est tentée de s’enfermer dans son deuil. Toutes les deux, si humaines et faillibles, sont aimées de Jésus comme l’est leur frère Lazare. Toutes les deux ont été appelées à croire et à voir. Soeurs dans la foi, comme de naissance, il leur arrive de ne pas se comprendre. Entre elles en tout cas Jésus ne choisit pas. Elles représentent depuis le commencement et pour les siècles, deux visages aussi importants l’un que l’autre, de la foi aimante qui ne cessent d’inspirer et de susciter... des disciples de Jésus, tous frères et infiniment divers.
Madeleine Le Saux
(texte paru dans la revue RME)
En attente de références complémentaires
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Profession de foi
Texte adapté par le curé de l’église St Georges à Sélestat (France)
Lors du 4ème dimanche de Pâques, le 29 avril 2012, pour le baptême de Charline et Manon
Je crois en Dieu qui est Père de tous les hommes,
qui a donné la terre aux hommes.
Malgré son silence et son secret,
je crois qu’il est vivant.
Malgré le mal et la souffrance,
je crois qu’il a fait le monde pour le bonheur et pour la vie.
Malgré les limites de notre raison et les limites de notre coeur,
je crois en Dieu.
Je crois en Jésus Christ.
Grâce à lui, ma vie a un sens, et l’univers aussi.
Il a ouvert pour nous une perspective sans limite
d’engagement humain, de construction de l’avenir,
de profondeur et de nouveauté de vie.
Je crois en l’Esprit Saint,
qui nous engage dans l’Amour et le service du prochain
et qui rend présent le Jésus du passé.
Je crois que l’Esprit Saint nous rassemble,
nous permet de communiquer les uns avec les autres
et de rendre compte de l’espérance qui est en nous.
Je crois en l’Eglise du Christ,
secrète et universelle, visible et invisible,
pécheresse et pardonnée.
Je crois qu la vie, même vaincue provisoirement,
est plus forte que la mort, et promise à la résurrection.
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Message chrétien à deux nouveaux époux
adapté à partir d’une homélie en néerlandais par le Curé de l’église St-Pieters à La Panne, le 19 mai 2012
Vous pouvez vous donner l’un à l’autre trois petites vitamines par jour qui donneront couleur et goût à votre amour :
La première vitamine s’appelle O comme oxygène ou donner la vie.
Chaque jour, nous sommes devant le choix suivant :
ou bien, nous donnons la vie à nous-même et à nos semblables,
ou bien, nous choisissons le chemin de l’obscurité et de la mort.
Comment faire cela l’un pour l’autre ? Par votre silence, vos paroles, vos gestes de tendresse, votre écoute.
Pendant son séjour sur la terre, Jésus a donné la vie aux gens, surtout aux personnes blessées, il a donné de l’oxygène, de l’espace pour vivre.
La deuxième petite vitamine s’appelle L comme louer, remercier.
Chaque jour, nous sommes devant le choix suivant :
ou bien, nous sommes dans la vie remplis de gratitude et de louange,
ou bien, nous permettons à l’amertume et à l’aigreur de se répandre dans notre coeur et notre esprit.
Jésus se situe dans la vie avec gratitude, remerciant Dieu qu’il nomme très intimement « Père ». Justement, parce qu’il agit à partir d’une source infinie de joie, il allume un feu comme un Esprit qui inspire beaucoup de générations.
La troisième petite vitamine s’appelle A comme aimer d’une manière fervente et attentionnée.
Chaque jour, nous sommes devant le choix suivant :
ou bien, nous donnons une chance à l’amour,
ou bien, nous laissons la haine et la rancoeur envahir notre coeur.
Jésus était l’homme aimant par excellence.
Ces trois petites vitamines donneront une solidité à toute épreuve à votre relation :
vitamine O : Oxygène ou donner la vie ;
vitamine L : Louer, remercier sans cesse ;
vitamine A : Aimer, être gentils l’un envers l’autre.
L’amour vient de Dieu. Dieu est la source de l’amour.
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La théologie de la libération : son rôle anti-hégémonique
François Houtart
Le rôle de la pensée a bien été souligné par Antonio Gramsci dans la construction de l’hégémonie et de la contre-hégémonie, mais on peut se demander comment une théologie peut avoir une place dans un tel processus ?
Rappelons tout d’abord que la théologie de la Libération est une véritable théologie, c’est-à-dire un discours sur Dieu. Elle s’affirme cependant contextuelle à l’encontre d’une théologie a-historique, hors du temps. Dès le départ, elle a explicité son contexte : la réalité des pauvres et des opprimés, leurs luttes et leur vie de foi au sein de ces réalités, ce qui correspond à l’option de Jésus lors de sa vie en la Palestine de son temps.
La théologie de la libération est née en Amérique latine dans les années 1960, après le Concile Vatican II. Celui-ci avait déjà introduit une dimension inductive dans la lecture de la réalité sociale. Une telle démarche avait été préparée par une théologie politique (Jean Baptiste Metz en Allemagne) ou une théologie des réalités terrestres (Gustave Thills à Louvain) un renouveau de la pensée sociale chrétienne (Chenu en France). Du côté protestant certaines lectures théologiques avaient été même plus audacieuses (Bonhoeffer).
Le continent latino-américain entrait dans sa période néolibérale, promue par les dictatures militaires et appuyée par les Etats-Unis. Les luttes sociales et politiques s’aiguisaient. Les mouvements sociaux étaient réprimés. Des milliers de paysans, d’ouvriers, d’étudiants, d’intellectuels étaient emprisonnés, torturés, massacrés. Beaucoup étaient croyants et luttaient en faisant référence à leur foi dans un désir de justice, d’émancipation et de participation.
Les Communautés ecclésiales de base faisaient découvrir une autre manière d’être Eglise dans un continent où le manque de prêtres ne permettait pas l’encadrement pastoral suffisant. Mais la perspective était plus profonde encore : les bases choisissaient leurs responsables et la lecture biblique en réponse aux situations sociales alimentait les cœurs et les pratiques. L’Eglise des pauvres se construisait. Ce n’était pas du fondamentalisme biblique, mais un questionnement : que ferait Jésus dans la situation d’aujourd’hui ? Que signifient les valeurs du royaume par lui annoncées, dans les circonstances vécues d’inégalité, d’exploitation, de répression ?
Une partie des prêtres et un certain nombre d’évêques, proches de ces préoccupations populaires, les accompagnèrent. Au début, un mouvement comme la Jeunesse ouvrière chrétienne, joua en Amérique latine, un rôle déterminant, grâce à sa méthode : voir, juger, agir. Beaucoup de laïcs et de prêtres subirent les conséquences de leur engagement et furent emprisonnés et même tués (entre autres les jésuites et Monseigneur Romero au Salvador, mais bien d’autres encore dans l’ensemble du continent).
C’est dans ce contexte que naquit la théologie de la libération, une réflexion sur le réel des luttes sociales. Comme le disait avec humour un analyste : la théologie de la libération ne se demande pas si Dieu existe, mais où il est ? Evidemment avec les pauvres, avec les opprimés, avec ceux qui luttent pour la justice. A ce moment tout prend un autre sens. C’est l’ensemble de la construction théologique qui bascule pour accompagner une vie religieuse renouvelée. Les sacrements ne sont plus des rites stéréotypés ou des étapes d’un salut exclusivement individuel, sinon des appels à la fidélité au message de transformation du monde où chaque personne est appelée à réaliser sa part. La liturgie, cette respiration dans un univers banalisé, préfigure la communion entre tous sur base d’équité et d’amour.
L’évangélisation signifie l’insertion des valeurs de justice dans les sociétés, sans prétendre au monopole, mais en insistant sur la spécificité de l’apport de Jésus de Nazareth. Ce dernier, aurait-il été exécuté s’il n’avait pas dénoncé tous les pouvoirs d’oppression, économique, sociale, culturelle, religieuse, politique, coloniale, au nom de ce Dieu qu’il appelle Père ? L’Eglise elle-même n’est plus cette construction hiérarchique, où l’autorité signifie pouvoir, sinon le « peuple de Dieu », comme l’exprimait le Concile Vatican II, c’est-à-dire la communauté des croyants cheminant dans ce monde d’injustice et voulant être les témoins de cette magnifique utopie de l’amour traduit en termes interpersonnels et sociaux.
D’où, au sein de la théologie de la libération, de nombreuses systématisations : christologie, théologie sacramentaire, liturgie, ecclésiologie. Mais un domaine fut évidemment privilégié, celui de l’éthique sociale. L’explicitation du contexte exigeait la médiation d’une analyse sociale. La théologie de la libération rendit celle-ci explicite. Pour être fidèle à l’esprit de l’évangile, il fallait lire le monde avec les yeux de ceux d’en bas et donc adopter l’analyse qui rendait le mieux compte de leur situation. Dans le cas échéant, il s’agissait de l’analyse initiée par Marx dans le contexte de son temps et adaptée aux circonstances contemporaines. A cette époque, en Amérique latine, s’était développée la théorie de la dépendance, mettant l’accent sur l’inégalité des rapports économiques et sociaux entre le Nord et le Sud. Elle fut utilisée comme une des bases de l’analyse sociale pour l’élaboration d’une nouvelle éthique chrétienne.
Contrairement à la Doctrine sociale de l’Eglise dont l’analyse reste implicite, la théologie de la libération revendique clairement la base analytique de sa démarche. Au lieu d’appréhender la société en termes de strates superposées dont la collaboration permet de construire le bien commun, il s’agit de la considérer comme une structure de classes où les éléments sont en rapport mutuels. Ainsi, la pauvreté comme fait social, n’est pas un état, mais bien le résultat d’un rapport social. Il ne suffit pas d’avoir de la compassion pour les pauvres, il faut changer les structures sociales qui créent la pauvreté.
La théologie de la libération connût aussi des développements ailleurs qu’en Amérique latine. En Afrique du Sud, la rigidité de l’apartheid ajoutait une dimension raciale aux injustices sociales. Un tel déni d’humanité ressemblait à la manière dont on traitait les lépreux ou les épileptiques dans la Palestine du temps de Jésus. Tant chez les Protestants, que chez les catholiques, des théologiens utilisèrent la même démarche pour dénoncer cette situation. Dans le reste de l’Afrique, la démarche théologique nouvelle fut plus en phase avec la récupération de l’identité culturelle et elle commence seulement à aborder les thèmes de l’exploitation par le capitalisme mondial.
En Asie, c’est aux Philippines que fut diffusée une pensée libératrice en théologie, similaire à la démarche latino-américaine, parce que les structures sociales et politiques étaient les mêmes, en partie à cause d’une histoire coloniale semblable et de la dépendance du même capital extérieur. En Inde et à Sri Lanka, la permanence de la structure de castes (également sur base de la division du travail, mais alliée avec celle des races et une lecture religieuse de la société) demandait une analyse spécifique. En plus, il fallait tenir compte du fait que le christianisme était minoritaire et que les relations avec les religions asiatiques pour définir une éthique sociale nouvelle (bouddhisme surtout), revêtaient une dimension centrale.
Dans le monde arabe, c’est au sein de la population chrétienne de la Palestine que cette pensée attira une certaine attention. Quelques intellectuels musulmans du Liban, de la Tunisie, de l’Egypte, de l’Iran, de l’Indonésie, du Soudan, bravant le poids de l’Islam politique et au prix parfois de leur liberté ou de leur vie (Mahmoud Mahomet Taha au Soudan) ouvrirent quelques pistes dans cette direction. En Indonésie, le principal mouvement musulman populaire traduisit le livre de Gustavo Gutierrez (Théologie de la Libération) en langue malaise.
La dimension historique du personnage Jésus fut mise en valeur par plusieurs théologiens. Les progrès de l’archéologie biblique, la découverte des manuscrits de Qumran, les ouvertures de la sociologie des religions, contribuèrent à une lecture renouvelée de qui était Jésus. La lecture théologique des diverses traditions chrétiennes et même des évangiles, s’éclairait d’un autre jour. Jésus était aussi un acteur social dans une société bien précise. La manière dont il se situa avait un sens que l’on ne pouvait ignorer si l’on voulait comprendre son message. D’où des travaux parallèles à ceux des théologiens, mais qui fournirent de nouvelles bases de réflexion, en Amérique latine, en Europe et en Inde.
Dans le Nord, c’est aux Etats-Unis que la Black theology vit le jour dans les années 60, au sein des Eglises protestantes, en référence avec la situation sociale des noirs dans le pays et du racisme existant.
Assez rapidement, en Amérique latine, de nouveaux thèmes émergèrent. Ce fut d’abord la théologie féministe de la libération, en liaison avec le rôle des femmes dans les luttes populaires. Il en résultat une relecture théologique et biblique, avec les yeux des femmes doublement opprimées, en tant que classes subalternes et en tant que genre. Au fur et à mesure que le facteur environnemental prenait de l’importance, une théologie de l’écologie se développa également. Enfin, le réveil des peuples indigène à partir des années 1960, encouragea aussi la naissance d’un autre regard sur les spiritualités des peuples originaires.
Inutile de dire que ce courant théologique provoqua des réactions. A l’extérieur, le document de Santa Fe (Etats-Unis) qui préparait la première présidence du Président Reagan, pointa la théologie de la libération comme un des objectifs à combattre en Amérique latine. A l’intérieur de la plupart des Eglises chrétiennes et surtout de l’Eglise catholique, ce courant ne fut pas considéré moins subversif et il fit l’objet d’une répression systématique, les théologiens étant interdits d’enseignement, les centres de formation ne pouvant aborder le sujet. La restauration d’une Eglise dont la hiérarchie a le monopole de la définition du sens, sans aucune médiation des sciences humaine en matière d’éthique sociale, ne pouvait guère intégrer les perspectives d’une théologie de la libération. Celle-ci trouva refuge dans quelques rares centres oeucuméniques, dans certaines universités séculières et à la base dans des groupes de chrétiens, souvent marginaux par rapport aux institutions officielles, mais réfléchissant sur leurs pratiques dans la poursuite de la justice et le sens que leur foi peut y apporter.
Les nouveaux défis de la crise économique du capitalisme mondial et de la destruction écologique forment de nouveaux horizons que la théologie de libération aborde aujourd’hui.
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Noël 2013
Extrait
Henri GOUGAUD, Paramour, éditions Points, p. 151
... Seigneur, aujourd’hui que je me souviens de ces jours où vous étiez inaccessible, je sais pourquoi notre roi Jésus nous vint de vous dans une étable. C’est qu’il n’est de palais nulle part en ce monde où l’on puisse trouver de bonté plus limpide que dans ces pauvres lieux. Là n’est que l’essentiel de ce qu’il faut pour vivre, la chaleur d’un abri, l’eau et le pain, la nuit dehors et la lampe dedans, le chant de la mémoire, l’heureuse paix des morts, la veille des vivants, et vous que nul ne voit, et vous partout sensible dans l’odeur de fumée, les craquements du bois, l’effleurement des doigts sur le visage, le remuement d’un corps et le bruit d’un soupir...
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Lettre ouverte au monde musulman par Abdennour Bidar
Abdennour Bidar est normalien, philosophe et musulman. Il a produit et présenté tout au long de l’été sur France Inter une émission intitulée « France-Islam questions croisées ». Il est l’auteur de 5 livres de philosophie de la religion et de nombreux articles.
Cette lettre ouverte au monde musulman fait suite aux événements des jours passés, notamment l’assassinat de Hervé Gourdel. De nombreux musulmans ont manifesté leur indignation nécessaire et salutaire (en France et dans le monde, avec le mouvement #NotInMyName - « pas en mon nom »). Au delà de cette dénonciation indispensable, Abdennour Bidar pense qu’il faut aller plus en profondeur, et entrer dans une autocritique de l’Islam comme religion et civilisation dans ce moment de transition cruciale de sa longue histoire. Pour le meilleur de l’Islam.
Voici le lien dans "Marianne"
Cette lettre est très longue. Je me permets d’en choisir deux extraits qui me parlent particulièrement et qui j’espère vous motiveront pour lire l’entièreté :
3 octobre 2014
...Même les intellectuels occidentaux ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu’est la puissance de la religion - en bien et en mal, sur la vie et sur la mort - qu’ils me disent : « Non, le problème du monde musulman n’est pas l’islam, pas la religion, mais la politique, l’histoire, l’économie, etc. » Ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur de réacteur d’une civilisation humaine ! Et que l’avenir de l’humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière, mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité tout entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l’échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l’homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent - et qui comme l’islam actuellement se mettront alors à produire des monstres....
Et plus loin :
...Alors ne fais plus semblant de t’étonner, je t’en prie, que des démons tels que le soi-disant Etat islamique t’aient pris ton visage ! Les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces !
Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C’est simple et très difficile à la fois.
Il faut que tu commences par réformer toute l’éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n’es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias.
Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! C’est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas, tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction....
Mon commentaire :
Les principes universels, les droits de l’homme, c’est magnifique. Mais à mon humble avis, si l’on s’en tient une fois de plus à cette éducation qui existe déjà dans certains lieux, sans réapprendre l’écoute des besoins vitaux humains, leur identification et la façon de les satisfaire de manière adéquate, on risque de rater à nouveau la cible et de glisser peu à peu, malgré soi, parce que les enfants se sentiront obligés de correspondre à une certaine image, vers ce qu’Alice MILLER a qualifié de "pédagogie noire" qui a produit des Hitler et les foules qui l’ont suivi ! Il s’agit au fond d’apprendre ou de se rappeler, pour un bonheur soutenable, le véritable amour universel, au centre duquel nous sommes, qui ne peut se concevoir que dans la liberté de conscience.
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Zarathoustra : l’homme qui créa le concept du bonheur
par Khosro Khazai Pardis
Conférence présentée à l’Université de Strasbourg le 3 avril 2012
Depuis le déchiffrement de la langue des Gathas de Zarathoustra par Anquetil Duperron, au 18e siècle, et les études étendues des deux derniers siècles sur ses 17 chants sacrés, on sait que les Gathas, conçus il y a prés de 4000 ans, constituent un des piliers fondamentaux de l’histoire des civilisations et de la culture universelle.
Non seulement, Zarathoustra y présente, pour la première fois, un système révolutionnaire, le monothéisme, qu’il introduit pour briser l’ordre existant depuis toujours, le polythéisme, mais il y expose en outre un autre grand concept, tout aussi nouveau et révolutionnaire, celui du bonheur et la réalisation d’une vie heureuse sur cette terre.
Toute sa philosophie existentielle dans les Gathas va être fondée sur le précepte selon lequel
« le but de notre vie est de mener une vie heureuse et joyeuse sur cette terre et le but de notre création est de prendre part activement à l’amélioration du monde, afin que tous les êtres vivants : humains, animaux et plantes vivent en paix et en plénitude ».
Voilà un principe étonnamment moderne exprimé et développé il y a 3700 ans.
Dès la première strophe du premier chant des Gathas, Zarathoustra exprime son désir de conduire la terre au bonheur :
Les bras levés, Ô Mazda,
je prie et Te demande humblement,
de m’accorder le bonheur.
Que toutes mes actions
soient en accord avec
la Sagesse et la Pensée Juste,
et en harmonie avec la loi de la Justesse.
Ainsi, je pourrai Te satisfaire
et satisfaire l’âme de la Terre.
Gathas, chant 1,1
Mazda Ahura,
je viens vers Toi par la Pensée Juste
pour qu’à la lumière de la Justesse,
Tu me révèles la félicité des deux mondes,
le matériel et le spirituel,
afin que je puisse guider
mes compagnons vers le bonheur.
Gathas, chant 1,2
Mais comment réaliser ce bonheur sur la terre, alors que Zarathoustra ne connaît ni le mécanisme, ni les lois et ni les conditions de sa réalisation. Il se trouve face à une mer de questions et de doutes. Il veut connaître les rouages d’une vie heureuse afin de pouvoir rendre les autres heureux. Mais en même temps il entend, tous les jours les cris de souffrance de la terre qui supplie pour un instant de bonheur. Dans la première strophe du deuxième chant il le décrit de cette façon :
L’âme de la Terre pleure
et se lamente auprès de Toi
Pourquoi m’as-tu créée ?
Qui m’a façonnée de cette manière ?
Je suis opprimée par la colère,
la cruauté et l’agression.
Nul autre que Toi ne peut me protéger
Guide-moi vers le vrai bonheur
« Guide-moi vers le vrai bonheur ». Mais de quoi s’agit-il ce « vrai bonheur » ? En quoi consiste-il ? Quelle est sa nature ? D’où prend-il la source ? Pourquoi tant de souffrance, de maladie et d’angoisse ? Pourquoi la mort, la séparation et le chagrin ? Ahura Mazda, n’est-il pas le dieu seul capable de créer le bonheur et la joie ? Mais alors, qui a créé le côté ténébreux de l’existence ? Qui a établi cette loi injuste selon laquelle les êtres vivants doivent tuer et manger d’autres êtres vivants pour survivre ? Y a-t-il un autre dieu, un dieu du mal ? Se demande Zarathoustra. Non impossible, il se dit ! Il doit avoir une autre raison et un autre mystère à découvrir.
Avec ses questionnements et ses doutes, Zarathoustra part alors à la recherche des lois qui lui permettent de comprendre le pourquoi du bonheur et de la souffrance.
Poursuivant son chemin et se consacrant à des longs moments d’observation, de réflexion et de méditation, Zarathoustra découvre une des lois fondamentales de l’existence, celle de la dichotomie des forces et des phénomènes.
Il constate qu’aucune force, qu’aucun phénomène n’a de sens que par rapport à la force et au phénomène qui lui s’oppose directement. Ainsi, la sérénité sans l’angoisse, la justice sans l’injustice, l’amour sans la haine, la vérité sans le mensonge, le bien sans le mal, le bonheur sans la souffrance, la joie sans la tristesse... etc. n’ont aucun sens.
Il voit ainsi que nous vivons dans un monde des dualités et que rien n’a de sens sans son contraire.
Suite à la découverte de cette loi fondamentale, il découvre une autre loi tout aussi fondamentale, à savoir, que chacun des éléments de ces couples duels et opposés représente soit un aspect positif, qui mène les êtres vers le bonheur, soit un aspect négatif qui les mène vers la souffrance. Cette loi est très intéressante dans la mesure où elle conduit Zarathoustra à connaître la nature des différents composants du bonheur mais aussi celle des différents composants de la souffrance.
Cependant, Zarathoustra veut savoir plus. Il veut savoir d’où ces phénomènes duels prennent-ils naissance ? D’où viennent-ils ? Qui les créent ? Comment les maîtriser ?
Très vite il découvre que ces phénomènes, tels que le Bien et le Mal, ne sont pas cosmiques, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas inhérents à la création du monde. Car dans les endroits non habités, le bien et le mal, le bonheur et la souffrance, la joie et la tristesse...etc. n’ont aucun sens. Ils prennent leurs sens et deviennent opérants seulement par rapport aux êtres humains et aux êtres vivants en générale.
Zarathoustra comprend alors que tous ces phénomènes sont nés dans la pensée « mana » ou sont perçus par la pensée et seront gravés dans la conscience « daena ».
Par conséquent le dualisme zoroastrien des Gathas- qu’il ne faut absolument pas confondre avec celui d’Avesta- est un dualisme éthique qui n’a de sens qu’au niveau de la pensée humaine. Il n’est pas cosmique, car il n’y a pas de dualisme dans l’univers non habité.
Dans les Gathas, ceci est annoncé dans plusieurs chants notamment dans le troisième chant de manière suivante, les strophes 1 à 4 :
A présent, je m’adresse à vous,
ô chercheurs de la Sagesse
et à vous, ô les Sages,
pour vous parler des deux principes fondamentaux
afin que vous rencontriez la lumière
et atteigniez la joie et le bonheur.
Ainsi,
Avant le « Grand Evénement du Choix »,
écoutez les meilleures paroles et tendez l’oreille
et regardez avec les yeux de la Sagesse.
Et avec discernement, chacun de vous,
homme ou femme, choisira l’une des deux voies.
De ces deux principes fondamentaux,
qui ont été conçu comme jumeaux,
et qui naissent dans la pensée,
l’une représente le Bien et l’autre le Mal.
Entre ces deux, le sage choisit le Bien
et l’ignorant le Mal
Et lorsque, dés l’origine,
ces deux principes fondamentaux
se sont rencontrés,
ils ont créé la vie et la non-vie.
Ainsi, jusqu’à la fin des temps,
les disciples de la Justesse atteindront
la meilleure existence,
et les disciples du Mensonge
ne la connaîtront pas.
(Gathas IV,1-4)
Dans ces strophes et dans certaines d’autres strophes des Gathas, outre la notion de « non-vie » qui est une notion complexe et nécessite une autre conférence, Zarathoustra fait entrer un autre concept fondamental, à savoir « la liberté de choix », non seulement la liberté de choisir son mode vie et de pensée qu’il appelle « Le Grand Evénement du Choix », mais aussi la liberté de choisir, à chaque instant, entre les aspects positifs et négatifs des phénomènes duels et opposés dont j’ai parlé tout à l’heure. Choisir entre la joie et la tristesse, entre le bonheur et la souffrance, entre l’amour et la haine, entre la sérénité et l’angoisse, et en résumé entre le Bien et le Mal.
Par conséquent dans la philosophie existentielle de Zarathoustra, le Bien représente toutes les forces qui mènent vers la réalisation d’une vie heureuse et joyeuse, et le Mal toutes les forces qui empêchent la réalisation d’une telle vie.
Mais comment discerner entre le Bien et le mal ? Y a-t-il un instrument, un outil ou une faculté pour pouvoir faire une telle distinction ? Zarathoustra appelle cet instrument « la sagesse, kheratu », concept extrêmement important et même capital dans la doctrine zoroastrienne. Elle est tellement importante que Zarathoustra a nommé son dieu, « Dieu de la Sagesse ». Mais qu’est ce que la « sagesse » dans l’optique zoroastrienne ?
Ce qui est sûr, elle n’a rien à avoir ni avec les diplômes ni avec une éducation officielle. La sagesse est une faculté, une force ou un outil, qui est née dès la naissance de la personne. Si la société le permet elle se développe et devient opérante et utilisable par son porteur.
Si la société est répressive elle est étouffée et reste inopérante. Pour Zarathoustra, la sagesse est supérieure à toute forme de connaissance. Une connaissance qui n’est pas dirigée par la sagesse est destructrice, tandis qu’une connaissance qui est dirigée par la sagesse contribue au bonheur des personnes. Par conséquent la sagesse est l’instrument qui permet de distinguer entre le Bien et le Mal, sachant que le Bien représente les forces qui mènent au bonheur, et le Mal les forces qui suivent le sens inverse.
L’homme donc peut choisir entre deux formes de pensée qui mènent à deux façons de vivre, le bien ou le mal, heureux ou malheureux, joyeux ou triste...etc. C’est pour cette raison que Zarathoustra, dans la strophe précédente parlent du « Grand Evénement du Choix » : car choisir son mode de vie, ses croyances et ses préférences est un « grand événement » dans la vie. Or, beaucoup d’êtres humains sur cette terre, prennent ce choix à la légère ou tout simplement leurs sociétés leur interdisent d’avoir le choix. Le droit de choisir dans les Gathas est un droit fondamental. Il est le composant essentiel du bonheur.
Mais cette liberté de choisir a également pour conséquence que chacun est responsable de la voie qu’il choisit, donc de son bonheur ou de son malheur. Cette responsabilité donne ainsi un sens à l’existence des êtres humains, qui est de réaliser une vie heureuse. Elle indique aussi une direction qui est celle d’aider Ahura Mazda à corriger les imperfections du monde.
Cependant, ce bonheur doit être partagé. Non seulement avec les autres êtres humains, mais aussi avec les animaux et les plantes. Car on ne peut pas être heureux dans une société malheureuse. Dans plusieurs chants Zarathoustra insiste sur ce fait. Par exemple les deux premières strophes du huitième chant commencent ainsi :
Ahura Mazda,
a établi la loi de l’existence
de manière à ce que
le bonheur appartienne
à celui qui rend les autres heureux.
Ainsi, O Justesse,
pour la diffusion de cette loi éternelle,
donne-moi la force du corps et de l’âme
pour que, soutenu par la sérénité,
je réalise une vie heureuse.
Car la meilleure vie
appartient à celui qui va vers la lumière
et qui la partage avec les autres.
Ainsi, O Ahura Mazda,
avec ton infinie Sagesse,
et dans le rayonnement de la Justesse,
montres-nous la connaissance
qui émane de la Pensée juste
pour que notre vie soit longue
et qu’elle soit chaque jour
remplie de joie et de plaisir.
Zarathoustra qui vient de découvrir le mécanisme et la nature du bonheur et le partage de ce bonheur se demande alors une question pertinente : Est-ce que ce bonheur ainsi trouvé et obtenu, est-il durable ? N’oublions pas qu’il avait commencé sa quête à la recherche de ce qu’il appelait le « vrai bonheur », c’est-à-dire un bonheur qui durera pour toujours même au-delà du monde matériel. Car ce bonheur une fois obtenu sur la terre doit nécessairement continuer son évolution dans le monde spirituel « manayha », au niveau de la conscience « daena », qui est éternel.
En effet pour Zarathoustra, « le vrai bonheur » ne dépend ni d’un acte de volonté et ni d’un raisonnement intellectuel. Il provient d’un regard spécifique sur la vie, construit au fil du temps, dans un système culturel spécifique et à travers lequel nous comprenons et interprétons les événements auxquels nous sommes confrontés.
Pour construire un tel système, Zarathoustra pose près de cent questions à Ahura Mazda au travers les Gathas. Le neuvième chant est constitué presque uniquement de questions.
Le système que Zarathoustra construit à cette fin, est extrêmement sophistiqué. Les 17 chants de Gathas ont été précisément conçus afin de réaliser un tel idéal.
Pour plus d’information voir :
*Khosro Khazai Pardis ; Les Gathas ; le livre sublime de Zarathoustra, ed. Albin Michel, 2011
Cette conférence a été publiée dans la revue, « Reliures », No. 31, 2013, pages, 20 à 22. Elle est également traduite en anglais et en persan.
Voir aussi l’émission "Les racines du ciel" : interview de Khosro Khazai Pardis par Frédéric Lenoir
Centre Européen d’Etudes Zoroastriennes
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Commentaire de l’Evangile de Marthe et Marie
par le Frère Benoît STANDAERT, moine bénédictin
17 juillet ’16. Dimanche à l’ermitage.
Les premiers rayons éclairent de biais la verdure, qui a tous les tons réunis : vert frais et sombre, argenté ou tirant sur le jaune éclatant, et parmi eux les traits verticaux des troncs noirs des érables ou tachés de blanc comme le bouleau juste en face.
Silencieusement la nature s’ouvre au roi soleil et à peine quelques oiseaux gazouillent, par intermittence. Le reste attend et respire : la vie passe, la grande vie, immédiate et immanente, elle se dit comme un bonheur d’être. Pas un vent, par moments pas un seul bruit : l’immobile ajoute à la beauté solennelle de ce dimanche matin. Honorons la Vie, rendons grâce à Dieu, respirons en joie toute pure.
« Marthe, Marthe », le cri du cœur de Jésus, aujourd’hui, dans l’évangile (Lc 10, fin). En face des soucis et du multiple, compliqué à plaisir, il y a l’Un. Le Très Bon. Le paisible. La Patience dans l’azur. Vivre et respirer à l’écart de tout pour redécouvrir le Tout et l’Un, et leur lien. Une louange monte. Une bénédiction nous rejoint. Une alliance se confirme. Dieu passe. La Vie vit. Quelle merveille.
Je respire, mon cœur bat, et tant de cellules travaillent en secret, digérant le muesli du matin. Dans le silence du presque rien la porte s’ouvre sur le Tout et sur le Toi : « Voici que je me tiens à la porte et frappe... » « Si quelqu’un ouvre... » « Oui, je viendrai, je m’attablerai, moi auprès de lui et lui auprès de moi » (Ap 3,20). Dieu règne dans la paix, la proximité amoureuse, le respect infini, le silence de toutes les facultés - mémoire, volonté, intelligence. Laissons Dieu être Dieu, comme Marie à l’écoute, assise aux pieds du sauveur.
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Homélie du Pape François le 31 juillet 2016 à Cracovie (Pologne),
dimanche de clôture des Rencontres des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse)
placées sous le signe de la miséricorde, thème de l’année jubilaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (19, 1-10)
Jésus traversait la ville de Jéricho. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant, et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit, et il reçut Jésus avec joie.Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. » Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
Homélie du Pape François s’adressant aux jeunes
Jésus t’appelle par ton nom.
Chers jeunes,
Vous êtes venus à Cracovie pour rencontrer Jésus. Et l’Évangile aujourd’hui nous parle justement de la rencontre entre Jésus et un homme, Zachée, à Jéricho (cf. Lc 19, 1-10). Là, Jésus ne se limite pas à prêcher, ou à saluer chacun, mais il veut - dit l’Évangéliste - traverser la ville (cf. v. 1). Jésus désire, en d’autres termes, s’approcher de la vie de chacun, parcourir notre chemin jusqu’au bout, afin que sa vie et notre vie se rencontrent vraiment.
Arrive ainsi la rencontre la plus surprenante, celle avec Zachée, le chef des “publicains”, c’est-àdire des collecteurs d’impôts. Zachée était donc un riche collaborateur des occupants romains détestés ; c’était un exploiteur du peuple, quelqu’un qui, à cause de sa mauvaise réputation, ne pouvait même pas s’approcher du Maître. Mais la rencontre avec Jésus change sa vie, comme cela a été et peut être chaque jour pour chacun de nous.
Zachée, cependant, a dû affronter certains obstacles pour rencontrer Jésus - et ce n’était pas facile - : au moins trois, qui peuvent nous dire quelque chose à nous aussi.
Le premier est la petite taille : Zachée ne réussissait pas à voir le Maître parce qu’il était petit. Aujourd’hui aussi nous pouvons courir le risque de rester à distance de Jésus parce que nous ne nous sentons pas à la hauteur, parce que nous avons une basse considération de nous-même. C’est une grande tentation, qui ne regarde pas seulement l’estime de soi, mais touche aussi la foi.
Parce que la foi nous dit que nous sommes « enfants de Dieu et nous le sommes réellement » (1 Jn 3, 1) : nous avons été créés à son image ; Jésus a fait sienne notre humanité et son cœur ne se lassera jamais de nous ; l’Esprit Saint désire habiter en nous ; nous sommes appelés à la joie éternelle avec Dieu ! C’est notre “stature”, c’est notre identité spirituelle : nous sommes les enfants aimés de Dieu, toujours.
Vous comprenez alors que ne pas s’accepter, vivre mécontents et penser en négatif signifie ne pas reconnaître notre identité la plus vraie : c’est comme se tourner d’un autre côté tandis que Dieu veut poser son regard sur moi, c’est vouloir effacer le rêve qu’il nourrit pour moi. Dieu nous aime ainsi comme nous sommes, et aucun péché, défaut ou erreur ne le fera changer d’idée.
Pour Jésus - l’Évangile nous le montre -, personne n’est inférieur et distant, personne n’est insignifiant, mais nous sommes tous préférés et importants : tu es important ! Tel que tu es. Et Dieu compte sur toi pour ce que tu es, non pour ce que tu as : à ses yeux ne vaut vraiment rien le vêtement que tu portes ou le téléphone portable que tu utilises : que tu sois à la mode ne lui importe pas, ce qui lui importe, c’est toi. Tu as de la valeur à ses yeux et ta valeur est inestimable.
Quand dans la vie, il nous arrive de viser en bas plutôt qu’en haut, cette grande vérité peut nous aider : Dieu est fidèle dans son amour pour nous, même obstiné. Cela nous aidera de penser qu’il nous aime plus que nous nous aimons nous-même, qu’il croit en nous plus que nous croyons en nous-même, qu’il “est toujours le supporter” pour nous comme le plus irréductible des supporters. Il nous attend toujours avec espérance, même lorsque nous nous refermons sur nos tristesses, ruminant sans cesse sur les torts reçus et sur le passé.
Mais s’attacher à la tristesse n’est pas digne de notre stature spirituelle ! C’est même un virus qui infecte et bloque tout, qui ferme toute porte, qui empêche de relancer la vie, de recommencer. Dieu, au contraire est obstinément plein d’espoir : il croit toujours que nous pouvons nous relever et ne se résigne pas à nous voir éteints et sans joie. On devient triste, lorsqu’on voit un homme jeune qui n’a pas de joie en soi. Parce que nous sommes toujours ses enfants bien-aimés.
Rappelons-nous de cela au début de chaque journée. Cela nous fera du bien chaque matin de le dire dans la prière : “Seigneur, je te remercie parce que tu m’aimes ; fais-moi aimer ma vie !”. Non pas mes défauts, qui se corrigent, mais la vie, qui est un grand don : c’est le temps pour aimer et pour être aimés.
Zachée avait un second obstacle sur le chemin de la rencontre avec Jésus : la honte qui paralyse. Nous en avons parlé hier.
Nous pouvons imaginer ce qui s’est passé dans le cœur de Zachée avant de monter sur ce sycomore, cela aura été une belle lutte : d’une part une bonne curiosité, celle de connaître Jésus ; de l’autre le risque de faire une terrible piètre figure. Zachée était un personnage public ; il savait qu’en essayant de monter sur l’arbre, il serait devenu ridicule aux yeux de tous, lui, un chef, un homme de pouvoir. Mais il a surmonté la honte, parce que l’attraction de Jésus était plus forte.
Vous aurez fait l’expérience de ce qui arrive lorsqu’une personne devient si attirante au point d’en tomber amoureux : il peut arriver alors de faire volontiers des choses qui ne se seraient jamais faites. Quelque chose de semblable arrive dans le cœur de Zachée, quand il sentit que Jésus était si important qu’il aurait fait n’importe quoi pour lui, parce qu’il était le seul qui pouvait le tirer hors des sables mouvants du péché et du mécontentement. Et ainsi la honte qui paralyse n’a pas eu le dessus : Zachée - dit l’Évangile- « courut en avant », « grimpa » et ensuite quand Jésus l’appela, « il descendit vite » (vv. 4.6). Il a risqué et il s’est mis en jeu. Cela est aussi pour nous le secret de la joie : ne pas éteindre la belle curiosité, mais se mettre en jeu, parce que la vie ne s’enferme pas dans un tiroir. Devant Jésus on ne peut rester assis en attendant les bras croisés ; à Lui, qui nous donne la vie, on ne peut répondre par une pensée ou un simple “petit message” !
Chers jeunes, n’ayez pas honte de tout lui porter, spécialement vos faiblesses, vos peines et vos péchés dans la confession : Lui saura vous surprendre avec son pardon et sa paix. N’ayez pas peur de lui dire “oui” avec tout l’élan de votre cœur, de lui répondre généreusement, de le suivre ! Ne vous laissez pas anesthésier l’âme, mais visez l’objectif du bel amour, qui demande aussi le renoncement, et un “non” fort au doping du succès à tout prix et à la drogue de penser seulement à soi et à ses propres aises.
Après la basse stature et la honte qui paralyse, il y a un troisième obstacle que Zachée a dû affronter, non plus à l’intérieur de lui, mais autour de lui. C’est la foule qui murmure, qui l’a d’abord arrêté et puis l’a critiqué : Jésus ne devait pas entrer dans sa maison, la maison d’un pécheur !
Comme il est difficile d’accueillir vraiment Jésus, comme il est dur d’accepter un « Dieu, riche en miséricorde » (Ep 2, 4). Ils pourront vous empêcher, en cherchant à vous faire croire que Dieu est distant, raide et peu sensible, bon avec les bons et mauvais avec les mauvais. Au contraire, notre Père « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45) et il nous invite au vrai courage : être plus forts que le mal en aimant chacun, même les ennemis. Ils pourront rire de vous, parce que vous croyez dans la force douce et humble de la miséricorde. N’ayez pas peur, mais pensez aux paroles de ces jours : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). Ils pourront vous juger comme des rêveurs, parce que vous croyez en une humanité nouvelle, qui n’accepte pas la haine entre les peuples, ne voit pas les frontières des pays comme des barrières et garde ses propres traditions sans égoïsmes ni ressentiments. Ne vous découragez pas : avec votre sourire et avec vos bras ouverts, prêchez l’espérance et soyez une bénédiction pour l’unique famille humaine, qu’ici vous représentez si bien !
La foule, ce jour-là, a jugé Zachée, elle l’a regardé de haut en bas ; Jésus au contraire, a fait l’inverse : il a levé son regard vers lui (v. 5). Le regard de Jésus va au-delà des défauts et voit la personne ; il ne s’arrête pas au mal du passé, mais il entrevoit le bien dans l’avenir ; il ne se résigne pas devant les fermetures, mais il recherche la voie de l’unité et de la communion ; au milieu de tous, il ne s’arrête pas aux apparences, mais il regarde le cœur. Avec ce regard de Jésus, vous pouvez faire croître une autre humanité, sans attendre qu’ils vous disent “bravo”, mais en cherchant le bien pour lui-même, heureux de garder le cœur intègre et de lutter pacifiquement pour l’honnêteté et la justice. Ne vous arrêtez pas à la superficie des choses et défiez-vous des liturgies mondaines du paraître, du maquillage de l’âme pour sembler meilleurs. Au contraire, installez bien la connexion la plus stable, celle d’un cœur qui voit et transmet le bien sans se lasser. Et cette joie que gratuitement vous avez reçue de Dieu, donnez-la gratuitement (cf. Mt 10, 8), parce que beaucoup l’attendent ! Ils l’attendent de vous.
Enfin, écoutons les paroles de Jésus à Zachée, qui semblent dites spécialement pour nous aujourd’hui : « Descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison » (v. 5). Ouvre moi la porte de ton cœur. Jésus t’adresse la même invitation : “Aujourd’hui, je dois demeurer dans ta maison”. Les JMJ, pourrions-nous dire, commencent aujourd’hui et continuent demain, à la maison, parce que c’est là que Jésus veut te rencontrer à partir de maintenant. Le Seigneur ne veut pas rester seulement dans cette belle ville ou dans de chers souvenirs, mais il désire venir chez toi, habiter ta vie de chaque jour : les études et les premières années de travail, les amitiés et les affections, les projets et les rêves. Comme il lui plaît que dans la prière, tout cela lui soit porté ! Comme il espère que parmi tous les contacts et les chat de chaque jour il y ait à la première place le fil d’or de la prière ! Comme il désire que sa Parole parle à chacune de tes journées, que son Évangile devienne tien, et qu’il soit ton “navigateur” sur les routes de la vie !
Pendant qu’il te demande de venir chez toi, Jésus, comme il a fait avec Zachée, t’appelle par ton nom. Jésus appelle chacun de nous par notre nom Ton nom est précieux pour Lui. Le nom de Zachée évoquait, dans la langue de l’époque, le souvenir de Dieu. Confiez-vous au souvenir de Dieu : sa mémoire n’est pas un “disque dur” qui enregistre et archive toutes nos données, mais un cœur tendre de compassion, qui se réjouit d’effacer définitivement toutes nos traces de mal. Essayons, nous aussi, maintenant, d’imiter la mémoire fidèle de Dieu et de conserver le bien que nous avons reçu en ces jours. En silence, faisons mémoire de cette rencontre, gardons le souvenir de la présence de Dieu et de sa Parole, ravivons en nous la voix de Jésus qui nous appelle par notre nom. Ainsi prions en silence, en faisant mémoire, en remerciant le Seigneur qui ici nous a voulus et nous a rencontrés.
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Prière par les sentiments pour l’humusation
Transmis par Francis Busigny, président : "pour nous aider dans nos tractations pour rendre légal ce nouveau mode sépulture...2016-07-16", cf le site
Le texte qui suit est une adaptation de l’incantation utilisée par Don José Carmen, "l’Homme qui parle avec les plantes, pour faire tomber la pluie"...
Elle m’a été inspirée lors de la lecture, des précisions sur les communications et les prières réalisées
avec l’énergie du cœur pour intervenir sur les 4 éléments, du très beau livre de Philippe Weber « La Terre parle aux hommes » (p.160)
J’ai la nette impression que cela pourrait aider à rendre légale l’HUMUSATION, la Métamorphose, en 12 mois, des défunts en Humus sain et fertile,
la seule pratique funéraire 100 % favorable à l’environnement, dans les meilleurs délais.
En tout état de cause, plus nous serons nombreux à lire, le texte qui suit, avec conviction
plus les effets devraient être spectaculaires .... cela vaut la peine de le faire, aussi souvent que possible ... OK ?
" J’exprime toute ma gratitude pour tout ce qui a été, ce qui est, et ce qui sera.
Je rends grâce pour l’enterrement et l’incinération
car c’est ainsi que les corps des défunts furent traités jusqu’à maintenant.
Je suis conscient de mon statut de co-créateur
et je choisis de ressentir l’HUMUSATION dans tout mon corps.
Je vois le bel aspect du « super compost » obtenu
par la Métamorphose, en 12 mois, des défunts en Humus sain et fertile.
Je sens la bonne odeur de sous-bois qui s’en dégage.
Avec 1 %, cela suffira pour assurer la croissance harmonieuse des fleurs vivaces et de l’arbre fruitier choisis
afin de matérialiser les espaces commémoratifs individuels, pour les familles.
Je perçois déjà les effets salvateurs des 99 % restants pour la régénération des sols, les plus malmenés par l’exploitation humaine.
Ce « super compost » y fera pousser, naturellement, des arbres vigoureux
(capables de produire les fruits les plus sains et les plus savoureux !)
afin de pouvoir fixer un max de CO² pour enrayer, autant que possible, le dérèglement climatique.
Avec toutes les économies réalisées par rapport aux funérailles conventionnelles,
ceux et celles qui le veulent, ont le budget pour financer la plantation de jardins forêt comestibles en permaculture
sur les terres arides en bordure de désert afin de fixer, en 20 ans, tout ou partie du CO² émis au cours de leur vie.
Tout est déjà accompli.
Je remercie pour la chance qui m’a été offerte de choisir l’HUMUSATION.
J’honore l’Univers pour les multiples possibilités qu’il m’offre à chaque instant. "
Le principe de cette prière est simple : en ressentant le sentiment que notre désir est comblé dans notre cœur,
notre prière est déjà exaucée !
Visualisons l’effet obtenu surtout si les quelques milliers de signataires de nos pétitions
invitent leur(s) voisin(es) et (ou) leur(s) ami(es) à la réciter ensemble ...
Tout particulièrement lorsque chacun(e) aura fait parvenir son "Acte de dernière Volonté" à ses élus locaux
(téléchargeable tout en bas de chaque page du site) !
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La spiritualité n’est pas un système religieux
Alain Boudet
Article de "Energie-Santé", février 2018
La spiritualité n’est pas un système religieux, mais une expérience naturelle qui permet à l’être de s’épanouir dans sa véritable grandeur. Elle est une fonction naturelle vivante de l’être humain.
Plus ici :
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