17 juillet ’16. Dimanche à l’ermitage.
Les premiers rayons éclairent de biais la verdure, qui a tous les tons réunis : vert frais et sombre, argenté ou tirant sur le jaune éclatant, et parmi eux les traits verticaux des troncs noirs des érables ou tachés de blanc comme le bouleau juste en face.
Silencieusement la nature s’ouvre au roi soleil et à peine quelques oiseaux gazouillent, par intermittence. Le reste attend et respire : la vie passe, la grande vie, immédiate et immanente, elle se dit comme un bonheur d’être. Pas un vent, par moments pas un seul bruit : l’immobile ajoute à la beauté solennelle de ce dimanche matin. Honorons la Vie, rendons grâce à Dieu, respirons en joie toute pure.
« Marthe, Marthe », le cri du cœur de Jésus, aujourd’hui, dans l’évangile (Lc 10, fin). En face des soucis et du multiple, compliqué à plaisir, il y a l’Un. Le Très Bon. Le paisible. La Patience dans l’azur. Vivre et respirer à l’écart de tout pour redécouvrir le Tout et l’Un, et leur lien. Une louange monte. Une bénédiction nous rejoint. Une alliance se confirme. Dieu passe. La Vie vit. Quelle merveille.
Je respire, mon cœur bat, et tant de cellules travaillent en secret, digérant le muesli du matin. Dans le silence du presque rien la porte s’ouvre sur le Tout et sur le Toi : « Voici que je me tiens à la porte et frappe... » « Si quelqu’un ouvre... » « Oui, je viendrai, je m’attablerai, moi auprès de lui et lui auprès de moi » (Ap 3,20). Dieu règne dans la paix, la proximité amoureuse, le respect infini, le silence de toutes les facultés - mémoire, volonté, intelligence. Laissons Dieu être Dieu, comme Marie à l’écoute, assise aux pieds du sauveur.
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