(en italique : extraits du livre)
Avant-propos, p.6
Un chantier exaltant s’ouvre, invitant chacune et chacun à atteindre la plus haute performance créatrice qui soit : satisfaire à nos besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains...
Mais connaissons-nous nos besoins vitaux ? Sommes-nous capables de les identifier ?
Selon Marge REDDINGTON qui m’a initiée à cette théorie et a accepté la création de mon site qui a approfondi et enrichi son enseignement, il y a une bonne cinquantaine de besoins vitaux qui sont physiologiques, psychologiques, émotionnels, intellectuels et spirituels. Son livre en anglais : "Health, Happiness and Human needs" a eu une diffusion confidentielle.
Le chant du forgeron p.9
Quelques besoins vitaux ressortent des exemples vécus :
utilité, travail, reconnaissance (identité, respect), rythme, besoins vitaux spirituels (sérénité, recueillement, tempérance, gratitude, création artistique...), appartenance (groupe, nature...), se nourrir, se désaltérer, préserver sa température corporelle (abri, chauffage), plaisir, rêver (dans le sens de songer p.85), exercice physique, aimer et être aimé, sécurité
Et quelques manques ressortent des ombres :
Par exemple : les dissensions et jalousies, sont en relation avec le manque d’estime de soi.
Ces besoins et leurs manques se retrouvent dans d’autres chapitres comme notamment p.62, p.74 et 75, p.89, p.104-105, 116, 123 (vertus promues par La terre et l’humanisme)
p.15
Les tentatives les plus obstinées pour instaurer un ordre équitable ont été mises en échec par la nature profonde de l’être humain.
Et p. 46
La finance est une croyance d’essence quasi métaphysique ancrée au plus profond de la subjectivité humaine.
A mon avis : c’est l’ignorance ou la perte de repères qui est à l’origine de cet échec. La finance est un substitut.
La désillusion p.18
Surabondance et bonheur ne vont pas forcément de pair.
En effet, comme les jeunes dont question ignorent leurs besoins, ils recherchent des compensations illusoires. Il y a comme un trou à gauche et on remplit vainement à droite. Toutes les boulimies, y compris de savoir, trouvent la même explication possible.
Voir aussi p. 43 :
L’immodération semble être fille de la subjectivité humaine...
La subordination au lucre p.42
Bien éloigné de la réalité élémentaire fondée sur la survie et la perpétuation de l’espèce...
Le besoin de sécurité vitale est la racine pivot de tous les besoins vitaux.
p. 43
La liste serait longue de tous les superflus qui ont précipité l’histoire dans les pires convulsions au détriment du nécessaire.
Comment déterminer ce qui est superflu et ce qui ne l’est pas sans repères ?
Le bouleversement des repères universels p.47
... les paramètres éternels et universels qui... permettaient en anthropologie d’avoir une grille de référence applicable à l’ensemble de l’espèce humaine.
Cette grille de référence existe-t-elle encore ? Si oui, je serais heureuse de la connaître.
p.52
La technologie... n’a pas encore inventé d’appareil à mesurer l’égoïsme, l’avidité, l’ambition, les peurs, les vertus et les tares...
Pour que les individus puissent changer, il faut qu’ils aient des repères car tout est justifié par la nécessité de satisfaire ses besoins vitaux. Ces défauts sont des souffrances de manque. La peur est l’expression de l’insécurité. Les vertus aident à vivre. Les tares, de quoi s’agit-il ?
p.53
Acheter, s’éclairer, user de l’eau, se servir du téléphone, des ordinateurs et des portables, se déplacer, etc.
En posant derrière cette énumération la grille des besoins vitaux, on pourra constater qu’il y a une confusion entre besoins et manière de les satisfaire.
Acheter, se servir du téléphone, etc. ne sont pas des besoins vitaux mais des manières de satisfaire des besoins. Lesquels ? Et est-ce la bonne manière ?
Par contre, s’éclairer, user de l’eau, se déplacer, sont des besoins vitaux. Encore aussi faut-il voir de quelle manière ils sont satisfaits.
Je déplore souvent mon impuissance à échapper à une contradiction qui m’amène à polluer... Mais il est impératif d’oeuvrer pour que les choses évoluent vers la cohérence...
D’où ce commentaire.
Un village africain p. 61
Dans la bouche d’un sage :
... En toutes circonstances, gardons la mesure des choses pour que la satisfaction puisse toujours habiter notre âme. Et si nos besoins sont outrepassés, n’oublions pas ceux qui ne parviennent pas à les satisfaire car Dieu donne pour que nous donnions.
A relire l’ensemble, je comprends ce que ce sage veut dire et je suis tout à fait d’accord avec le fond de sa pensée. Juste au niveau de la formulation : les besoins ne peuvent pas être outrepassés. S’ils le sont, de quels autres besoins s’agit-il ? C’est ainsi sans doute qu’il faudrait poser la question pour vérifier s’il s’agit d’autres besoins ou d’illusions.
p. 62
Les hommes sont impuissants à la maîtriser faute d’une éthique rigoureuse, observée pour le bien de tous.
Quel contenu à cette éthique ? A mon avis, le sens moral ne suffit pas pour convaincre les masses et pour promouvoir une révolution des consciences accessibles à tous. Ce qui pourrait fonctionner, c’est la connaissance des besoins vitaux communs à l’humanité et dès lors, la nécessité de l’entraide pour les satisfaire adéquatement.
Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme p.77
... L’écosystème planétaire tout entier nous inviterait plutôt à un régulation de nos besoins...
Dans le contexte précédent, nous comprenons qu’il n’est pas possible de réguler nos besoins mais il est possible de réfléchir à la manière de les satisfaire.
L’autolimitation volontaire p.93
Me voici donc immergé dans une logique dont je récuse le fondement et où la limite entre sobriété et non-sobriété est devenue très floue...
p.94
.. . si l’on prend comme référence, dans la hiérarchie de l’avoir, les besoins vitaux les plus légitimes, il y a beaucoup de capitalistes qui s’ignorent.
Selon la théorie de Marge REDDINGTON, on ne peut pas qualifier les besoins de plus ou moins légitimes. Tous les besoins vitaux sont légitimes, par définition. Par contre, leur mode de satisfaction diffère.
... On peut dire en toute logique que, sitôt après avoir satisfait aux nécessités vitales de base, indexées sur le niveau élémentaire de survie - nourriture, eau potable, abri, vêtements, soins pour tous - et qui sont loin d’être couvertes sur la planète, on passe dans le domaine du superflu et de l’accumulation sans équité ni limites.
Voici les sept premiers besoins vitaux physiques cités dans leur ordre d’urgence par Marge REDDINGTON :
Sécurité (être à l’abri des dangers physiques : à la maison, au travail, dans les déplacements, les sports)
Oxygène (qualité de l’air, aérer, s’oxygéner)
Liquide (s’hydrater)
Eliminer les déchets de son organisme (fèces, urines : latrines, leur accès, leur hygiène ; sueur ; CO2)
Sommeil
Maintenir sa température corporelle(vêtements de qualité adaptés : se couvrir, se découvrir ; abri adapté ; se désaltérer, s’éventer)
Nourriture(quantité, qualité, équilibre)
La satisfaction de certains autres besoins physiques peut nécessiter également des dépenses comme par exemple l’hygiène (corps et lieux de vie).
C’est vrai que les autres besoins : psychologiques, intellectuels, émotionnels et spirituels peuvent trouver leur satisfaction dans la qualité des relations avec soi et avec les autres, ce qui ne nécessite aucune autre dépense matérielle. Le problème, comme je l’ai écrit avant, c’est la confusion entre besoins et manière de les satisfaire. La publicité pousse à cette confusion pour faire acheter. Nous devons dès lors pour résister dans la société de consommation réhabiliter le bonheur humain.
p. 97
la seule économie qui vaille est celle qui produit du bonheur avec de la modération
Je dirais : qui permet de satisfaire adéquatement tous les besoins vitaux dans un équilibre, autrement dit :
p. 98
... trouver une façon juste d’habiter la planète et d’y inscrire notre destin d’une manière satisfaisante pour le coeur, l’esprit et l’intelligence
Pour une indignation constructive p. 113
.. . tant que chaque individu n’aura pas éradiqué en lui-même les germes de l’oppression
Je propose : tant que chaque individu n’aura pas retrouvé la connaissance de ses besoins vitaux et trouvé solidairement les moyens et la capacité de les satisfaire adéquatement.
Rayonnement et perspectives d’avenir p.139
... répondre aux sollicitations des communautés en fonction des besoins vitaux qu’elles ont elles-mêmes définis
La liste de besoins vitaux est définie même si elle n’est pas exhaustive. Ajouter un besoin vital est très difficile car il y a beaucoup de confusion entre besoins, envies et manières de satisfaire les besoins.
Je propose de rédiger cette phrase de la manière suivante : répondre aux sollicitations des communautés en fonction des besoins vitaux selon la manière de les satisfaire qu’elles ont elles-mêmes définie.
Marthe-Marie Rochet - 8 février 2013
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