L’autolouange se récite au lever ou au coucher du jour. Elle accompagne efficacement la marche ou toute autre activité. C’est de cette manière qu’elle atteint son but qui est la transformation de la personne.

Pour être efficace, l’autolouange doit revêtir une forme mémorable, c’est-à-dire rythmée, de manière à s’imprimer dans la mémoire. En d’autres termes, elle relève de la poésie. Il s’agit d’un contact avec ce qui nous dépasse et qui est sacré.

Pour pratiquer l’autolouange, on n’est pas obligé de se limiter à sa propre autolouange. Il est au contraire vivement conseillé de réciter les autolouanges des autres. Car fondamentalement, toutes les autolouanges chantent la gloire d’une même réalité que certains appellent Soi, d’autres étincelle divine en Soi, par lequel nous sommes reliés à toute la nature, tout l’univers. Tout ce qui paraît intéressant chez l’autre peut être emprunté et intégré à sa propre autolouange.

L’autolouange se développe au fil des jours et des ans. Elle évolue avec la personne. Il arrive un moment où elle devient une manière d’être et où l’on devient une lumière pour soi-même et pour les autres. L’on en arrive tout naturellement à jouer sa vie ou à la danser. L’essentiel, c’est de jouer, avec le plus de conviction possible, comme l’enfant. Dire que l’on pratique l’autolouange comme un acteur qui joue une pièce de théâtre, revient à dire que l’on s’engage totalement, de tout son être. C’est pourquoi l’autolouange s’assimile à la méditation. Non seulement, le récitant exerce une action sur lui-même, mais il réussit aussi à séduire et à impliquer l’autre.

L’autolouange se récite habituellement devant un public. Car être convaincu de sa propre valeur, c’est-à-dire pouvoir s’émerveiller devant la beauté du Soi, c’est déjà un beau résultat. Mais en recevoir confirmation de l’autre qui, tel un miroir doué de parole, nous renvoie cette foi en nous-même, c’est-à-dire partage cet émerveillement devant une réalité transcendante (divine), n’est-ce pas encore mieux ?

L’autolouange se récite à voix forte afin de s’en faire pénétrer les vibrations. Si l’on connaît le texte de mémoire, c’est d’autant mieux. Tout au long de la récitation, l’on garde le sourire. Il met en lumière un aspect fondamental de l’autolouange qui est la joie et la gratuité.

Quelques repères concrets :

  L’importance du prénom. Demander à ses parents pourquoi ils ont choisi votre prénom, ce qu’il signifie, son histoire. Il y a le nom qu’on a reçu et celui que l’on se donne : un nom poétique est chargé d’émotion.

  Poème en africain se traduit par « noms » : c’est un art qui consiste à relier les personnes et les choses les unes aux autres.

  Nous sommes tous de très grands héros : l’éloge de soi, c’est faire l’éloge de ceux par qui nous sommes ce que nous sommes : les parents, les frères et soeurs, ceux qui sont partis et ceux qui viendront, les professeurs, les animateurs, les amis... C’est l’occasion de remercier ceux qui nous ont mis au monde (au sens large) et de les faire connaître aux autres.

  C’est aussi nous mettre en relation avec l’endroit où nous vivons habituellement.

  Le rythme dans la poésie (éventuellement accompagné de percussion) libère de la peur. Le héros récite son autolouange chaque fois qu’il est en difficulté. Cela lui donne une force hors du commun.

  Que trouve-t-on dans l’autolouange poétique, outre le rythme ?

*des « noms » : ceux qu’on a reçu et ceux que l’on se donne ;

*des « redondances » = répétitions, donner beaucoup d’explications ;

*des images ;

*de l’émotion (joie, tristesse, peur, colère) ;

*de l’humour ;

*création d’une filiation fictive (enfant de... imaginaire) ;

*art pas seulement tourné vers le passé mais aussi vers l’avenir ;

*de l’histoire et de la géographie.

  En faisant sa propre louange, on apprend à faire la louange des autres.