Santé
 
   
Note psychiatrique concernant Mr Farid BAMOUHAMMAD, né le 9/12/1967 à Saint-Dizier (France)
Rapport par le Dr A. DAILLIET, psychiatre expert SPS Jamioulx
Rapport concernant le régime RSPI de Mr BAMOUHAMMAD Farid,
     
   
   
 
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Farid Bamouhammad : une figure emblématique
     
   

 
      Rapport par le Dr A. DAILLIET, psychiatre expert SPS Jamioulx
    concernant le régime RSPI (régime de sécurité particulier individuel)de Mr BAMOUHAMMAD Farid, né le 9/12/1967

Publié à la demande de Farid BAMOUHAMMAD

J’ai rencontré Mr BAMOUHAMMAD ce 22/08/2013 à la prison de Nivelles, dans la cellule cachot qu’il occupe pratiquement depuis son arrivée à Nivelles*. Bien qu’à chaque fois que je suis venu le voir, les portes étaient ouvertes, je peux aisément imaginer l’inconfort que constitue le séjour dans une pièce dont l’aération est des plus rudimentaires.

Un appareil de conditionnement d’air a été placé juste devant la cellule de l’intéressé qui permet de rafraîchir l’air dans le couloir des cellules, mais ce dont les détenus ne profitent cependant que dans la mesure où les portes en fer sont ouvertes. Par forte chaleur, la situation a dû être fort difficile.

Monsieur BAMOUHAMMAD a formulé la demande de quitter ce cachot auprès de la direction depuis un certain temps déjà. De ce que je peux en comprendre (beaucoup plus d’ailleurs de ce que m’en dit Mr BAMOUHAMMAD lui-même que par d’autres sources d’information), les motifs pour lesquels le séjour de Mr BAMOUHAMMAD dans le cachot perdure apparaissent liés aux contraintes propres à la prison de Nivelles et non aux nécessités de sécurité qui devraient entourer l’intéressé ou encore à l’application du régime de sécurité particulier individuel.

Lorsque je suis présent, on répare également la toilette de l’intéressé qui est en panne, mais Mr BAMOUHAMMAD dit à l’un des techniciens présents que ce dernier aurait été menacé (par des surveillants ?) si la toilette de Monsieur BAMOUHAMMAD fonctionnait à nouveau. Le technicien ne dément pas ce fait.

Bref, il règne autour de la personnalité de Mr BAMOUHAMMAD un climat malsain que nous avions déjà souligné lors de précédents rapports mais que je tiens à souligner à nouveau ici. La direction fait visiblement l’impossible pour que les conditions de vie dans le cachot soient améliorées (accès au téléphone, pose d’un conditionnement d’air), mais il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un cachot, qui bénéficie de peu d’aération, et d’un équipement des plus rudimentaires.

CONCLUSIONS : les conditions dans lesquelles se déroule la détention de Mr BAMOUHAMMAD apparaissent particulièrement mauvaises, essentiellement du fait qu’il ne peut accéder à une cellule normale. Si les conditions du RSPI ne sont pas en tant que telles contestées par l’intéressé, le fait que la détention se déroule désormais depuis 4 mois* dans une cellule de sanction interpelle, et ne rencontre pas son agrément. En ce qui me concerne, elles ne me semblent pas non plus rencontrer les critères sanitaires que doit rencontrer le lieu d’une détention permanente, comme celle que subit Mr BAMOUHAMMAD depuis son arrivée à la prison de Nivelles.

Fait à Nivelles, le 22/08/2013

* arrivé le 6 avril 2013, au cachot depuis le 8 avril.