Nicole AUBERT, auteur du Culte de l’urgence (Flammarion), explique ce sentiment relativement récent (années 90) par :
l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication : tout doit se passer immédiatement, tout est urgent...
le culte de la performance qui s’est diffusé dans toute la société exige notre accomplissement sur tous les plans : professionnel, personnel, conjugal, familial...
Comme tout est à la fois urgent et important, nous oublions de vérifier s’il s’agit d’essentiel ou d’accessoire.
Christophe ANDRE, psychiatre, auteur de "Les Etats d’âme : un apprentissage de la sérénité" (Odile Jacob)explique :
Lorsque nous sommes anxieux, le monde n’est plus composé que de "missions à accomplir". Du coup, vivre, tout simplement, devient un souci. Et se reposer ou ne rien faire, un péché"... (Commentaire : se reposer est un besoin vital)
Il faut chercher un point d’équilibre entre le trop et le trop peu, comprendre que nous ne sommes pas tout-puissants, que le désordre et l’incertitude sont inhérents au monde vivant et mobile auquel nous appartenons.
Selon Stéphanie Hajusseau, auteure de Tristesse, peur, colère : agir sur ses émotions (Odile Jacob)) : il faut dès lors développer la tolérance à l’incertitude et à l’imperfection . Pour cela, on peut travailler sur le lâcher prise en pratiquant par exemple des exercices de respiration pour réapprendre à ressentir son corps.
Par ailleurs, il faut hiérarchiser les choses en termes d’importance. Cela nécessite de réfléchir à ses valeurs, de s’interroger sur ce que l’on juge essentiel ou non.
Nous devons accepter qu’il y a plein de choses que nous ne ferons jamais ici-bas, dit encore Christophe ANDRE.
Autre référence :
François de SINGLY, sociologue, auteur de L’Injustice ménagère : pourquoi les femmes en font-elles toujours autant ? Les raisons des inégalités de travail domestique. (Armand Colin)
(Inspiré d’un article publié dans le Vif Week-end, date ?)
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