A peine avais-je acheté le livre de Farid dédicacé ainsi... :
"A toi, ma petite Farrah et à toutes les personnes que j’affectionne. Je vous ouvre et vous offre mon coeur."
... que j’en ai lu la moitié debout.
Je laisse la parole à Farid qui présente son livre :
Ce livre, je l’ai écrit en prison. Ce ne fut pas facile tous les jours. La prison est un univers violent. Outre ma feuille et mon stylo, il m’aurait fallu des boules "Quies" pour pouvoir m’isoler des bruits carcéraux, des cris, des ricanements sournois, des pleurs aussi...
Comment parler de sentiments ou d’émotions autres que la rage et la violence dans un tel endroit ? La vie en prison, c’est la détresse totale, l’absence de compassion, la jalousie, les coups, la terreur, l’abandon et l’injustice.
J’espère de tout mon coeur pouvoir atteindre mon but ou, à tout le moins, que ce livre puisse ouvrir les yeux de quelques personnes, celles qui ne savent pas ce qu’est la vie en prison ou celles qui ne comprennent pas le cheminement de certaines vies. Personne n’est à l’abri d’un incident de parcours. Le mien aurait pu être le leur."
Lu p. 167 :
Les détenus vivent en parallèle avec la société. Pourquoi ne pas changer la détention pour obtenir un meilleur esprit de compréhension et d’humanisme ? Cela permettrait à ce que les détenus comprennent leurs erreurs et puissent réellement s’en sortir.
Ce n’est qu’en comprenant nos erreurs que nous pouvons changer, nous améliorer et réduire ainsi les risques de récidive. Par contre, l’enfermement, la violence, l’injustice, la tolérance de la toxicomanie, encouragent la récidive.
Le Ministère de la Justice présente aux futurs agents pénitentiaires le travail en prison comme du travail social.
Où est-il ce travail social ? Nous sommes la plupart du temps traités comme du bétail, des pestiférés, des rebus de la société et des déchets de l’humanité. C’est ce que nous fait ressentir la majorité des surveillants, mais également une grosse partie de la population.
Si les surveillants étaient plus humains, surtout vis-à-vis des jeunes détenus, cela permettrait à certains de comprendre leurs erreurs. Mais pour y arriver, il faudrait que les surveillants aient une formation - même minimale - en psychologie et en criminologie...
L’Etat belge n’octroie pas suffisamment d’argent à tous ces services qui s’occupent des détenus.
Tout le monde devrait lire ce livre pour se rendre compte de ce qui se passe dans les prisons. La librairie où j’ai commandé le mien en a pris 8 d’un coup !
Comme Farid m’a touchée ! Quel grand coeur, quelle belle âme !
J’ai bizarrement toujours été intéressée par nos poubelles. L’attirance du cycle peut-être. L’amour de la nature et des humains sûrement.
Je ne savais pas qu’il y avait aussi des poubelles pour les humains gérées par des êtres humains aussi démunis que les détenus qu’ils doivent surveiller. La seule différence, c’est l’uniforme.
Je ne savais pas qu’en Belgique, il y a des prisons où l’ont torture pour punir. Je n’imaginais pas que la bêtise et la cruauté humaines pouvaient descendre aussi bas.
Mais quand va-t-on prendre conscience de la nécessité de connaître les besoins vitaux et de les satisfaire adéquatement partout ??
Mais que font nos Ministres de la Justice ?
J’ai trouvé un nouveau cheval de bataille. Je veux que Farid trouve un soutien logistique et affectif lorsqu’il sortira de prison. Je veux rejoindre son combat pour que les droits humains des détenus (et des surveillants) soient respectés, pour obtenir une prison qui ait du SENS !
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