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      Quelles alternatives financières si on supprime la publicité et le sponsoring à la RTBF ?
    par Bernard Hennebert de Consoloisirs
    Il n’est pas question de hausser la télé redevance.

C’est la seule alternative à laquelle pense , dans ce cas-là, (de façon négative) le monde politique : « Mais alors vous allez devoir augmenter la télé-redevance… » disent-ils (même si elle n’existe déjà plus à Bruxelles lol).

Ils savent que ce refinancement ne serait pas populaire.

Il y a bien d’autres pistes de solution bien plus positives.

A : LA PUB COÛTE

Affirmer comme le font certains qu’il faudra renflouer, en cas de suppression de la publicité à la RTBF, un manque à gagner de 60 millions est exagéré car il faut savoir que la pub coûte chère à la RTBF, de diverses manières. Sa recherche et sa mise à l’antenne ne sont pas gratuites !

B : HAUTS SALAIRES MOINS IMPORTANTS ET MOINS NOMBREUX

Le service public s’est dévoyé dès qu’il a cessé d’être dirigé par des anciens journalistes (Robert Wangermée, Robert Stéphane, Christian Druitte) et qu’il fut confié par nos gouvernants à des managers (Jean-Louis Stalport et Jean-Paul Philippot).

Ceux-ci ont voulu « professionnaliser » la RTBF avec à l’horizon le renforcement publicitaire.

Ils n’ont jamais, face aux gouvernements successifs qui finançaient insuffisamment le service public en fonction des missions importantes exigées, fait appel et assemblés les téléspectateurs et les auditeurs, qui sont les électeurs, pour faire pression afin que ce soit une dotation plus importante plutôt que la publicité ou le sponsoring qui alimente les caisses ertébéennes.

Un « service public » peut être aimé par son public. Celui-ci peut être mobilisé. On le doit dans les pays où on le supprime.

Cette stratégie « économique » plutôt que « journalistique » a menée petit à petit à une pléthore de managers, directeurs et autres sous-directeurs, dont l’organigramme n’est plus accessible au public. Les trois plus gros salaires viennent d’être dénoncés par la presse comme étant hors normes !

Avec la disparition de la publicité, il y aura là du ménage (et de solides économies) à faire… qui rapporteront gros à la RTBF.

C : PUBLICITAIRES POLLUEURS PAYEURS

Il conviendra de proposer au niveau fédéral, comme le suggérait VAP ! (Vigilance Action Publicité !), le regroupement d’associations contre la publicité à la RTBF (Respire, CRIOC, Conseil de la Jeunesse, Univers Santé, Equipes Populaires, Inter-Environnement, Consoloisirs, etc.), une refiscalisation des investissements publicitaires au bénéfice de notre “audiovisuel public”, ce qui plaira assurément également à la Communauté flamande qui manque de moyens pour financer la VRT (dont les télévisions sont exemptes de publicité commerciale depuis très longtemps).

On ne voit pas très bien pour quels motifs démocratiques les investissements publicitaires qui avoisinent les 3% du PIB ne sont pas soumis à l’impôt.

Pollueur-payeur : il est grand temps que les publicitaires soient enfin davantage taxés par rapport aux dommages sociétaux que développent leur activité : création de faux besoins, obésité, violence, etc.

Pour la fédération Wallonie-Bruxelles, les bénéfices de cette mesure permettraient de participer au refinancements d’une RTBF sans publicité.

D : FIN DE L’AUDIMAT

Autre économie, celle de l’arrêt de la participation de la RTBF au financement du CIM dont l’objectif est de recueillir des données audimatiques (souvent controversées) afin de fixer la tarification publicitaire. Continuation par contre du qualimat (déjà prévu dans le budget) : analyse d’ordre scientifique pour découvrir si le public a apprécié les programmes diffusés par le service public.

Cet sortie du CIM mettra fin à la comparaison névrotique des audiences et des parts de marché entre la RTBF et les autres chaînes, guère des chiffres qui ne permettait quasi plus de s’intéresser à la qualité des contenus et voir s’ils sont utiles à une évolution pour le bien de tous en Fédération Wallonie-Bruxelles.

E : MOINS DE DIVERTISSEMENT ET DE SPORT SPECTACULAIRE

La RTBF devra également redéfinir ses missions, ses programmes et ses publics prioritaires. Il faudra donc estimer l’économie réalisée par la suppression d’émissions souvent coûteuses qui n’ont rien de service public et qui ont pourtant été programmées pour tenter de séduire les publics-cibles préférés des annonceurs. Ceci mènera à des économies financières.

F : REDIFFUSIONS POUR PUBLICS MINORITAIRES

Sans publicité, de vraies politiques de rediffusion prennent davantage sens.

À cause des intérêts publicitaires, il peut arriver d’éviter des rediffusions si celles-ci pouvaient diminuer le score d’une première diffusion au prime-time. Sans publicité, il n’y aura plus aucun obstacle économique pour les multiplier (et donc offrir le public le plus vaste possible à terme à chaque programme) et les envisager pour atteindre des publics diversifiés. Donc moins de programmes (économie) mais toujours de qualité (appliquer les missions du service public) et touchant par plusieurs diffusions le plus vaste public possible. Et pour un prix moindre.

G : FIN DU 24H SUR 24

Selon l’enquête Deloitte, la suppression de la publicité est impossible car il faudrait financer des programmes supplémentaires dit « de remplissage » (sacrilège : quel horrible mot utilisé pour définir la programmation du service public) durant le temps occupé par la publicité, soit 257 minutes quotidiennes en TV et 1.314 minutes en radios (soit alourdir ainsi la barque chaque année de 93 millions d’euros).

C’est la publicité et l’hyper consommation, et non le modernisme qui imposent que les télés ou les radios fonctionnent 24H sur 24H. Le publicité doit s’éparpiller sur le plus de plages horaires possibles.

Ce fonctionnement coûteux se remettra bien entendu en question. Etait-on moins heureux lorsqu’en fin de soirée l’on savourait le générique de fin d’émissions sur Antenne 2 avec les images animées de Folon … ou en radio, à la RTB(F) la Brabançonne annoncée par Marc Moulin à la fin de son « Cap de nuit » ? Le nouveau slogan de RTBF sans publicité pourrait faire réfléchir : « Moins d’heures d’antenne, mais que du bon ».

H : TOUT PROFIT POUR LA PRESSE ECRITE

Enfin, n’oublions pas que supprimer la pub à la RTBF, mais aussi la limiter dans les autres espaces publics, peut générer un effort de transfert des investissements vers les lieux de son développement historique que sont les journaux, un élément parmi d’autres qui pourrait éclaircir la crise financière de la presse écrite.