publiée dans le Soir du 10 juin p.20.
Une opinion de Philippe Colle (professeur à la VUB et administrateur délégué d’Assuralia) Isabelle de Laminne (MoneyStore.be) et Georges Hübner (HEC-Université de Liège)
Le professeur HÜBNER est interviewé dans le Soir de ce 10 juin. Il différencie l’éducation financière de l’éducation à la consommation responsable...
Ces deux compétences sont reprises comme deux matières distinctes dans la proposition de résolution déposée au Parlement de la CF par quatre députés de la majorité : Graziana Trotta et Jean-Charles Luperto pour le PS, Marie-Martine Schyns et Mathilde Vandorpe pour le CDH.
Extraits :
Où en est-on en Belgique francophone ? La Ministre entend construire un outil qui propose une vision de l’éducation à la consommation responsable par le biais de cours existants, embrayant ainsi sur le concept d’une éducation à la citoyenneté responsable et au bien-être. Excellent, mais il faudra de la méthode pour être efficace et suffisamment concret. Et peut-être même qu’à côté des réseaux, des associations de parents, des syndicats, de l’inspection et du délégué aux droits de l’enfant, qui aujourd’hui ont voix au chapitre, il serait bon d’y impliquer les métiers du secteur des services financiers.
Pour le reste, la Ministre renvoie à des cours figurant dans les programmes qui sont soit une option dans l’enseignement général et technique, soit justifiés par une orientation destinant les élèves à un avenir professionnel dans le domaine du commerce, de la comptabilité ou de la gestion de petites entreprises.
C’est toujours bon à prendre, mais ces ouvertures rencontrées par-ci, par-là, ne sont pas au diapason de PISA. Elles ne favoriseront pas l’élaboration d’une consommation responsable aussi longtemps qu’elles ne seront pas à la portée de tous les élèves et ne procèderont pas d’un projet didactique cohérent portant sur les enjeux financiers à l’échelle des particuliers.
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Au même titre qu’il appartient à l’école de préparer les jeunes à leur responsabilité de refaire demain le monde que leur auront laissé leurs aînés, l’école a un potentiel immense pour les armer face au monde d’aujourd’hui. Pour leur apprendre à comparer. Pour leur apprendre à poser des questions. Pour leur faire comprendre les réalités d’un tarif affiché. Pour leur éviter les conséquences de choix impulsifs. Pour leur faire saisir ce qu’ils peuvent attendre d’autrui et ce qui est de leur devoir.
C’est ce souffle, raisonné et ambitieux, digne de l’appellation « éducation financière pour tous » que l’on attend. Il ne peut se faire, selon nous, qu’en instaurant dans la grille des programmes de cours un enseignement structuré sur les matières financières.
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