Dès lors, ce colloque pourquoi ?

Les jeunes - entendez les 12-26 ans - sont des consommateurs à part entière ; ils le sont même de plus en plus. Nombre de campagnes publicitaires leur sont directement adressées.

Tant qu’ils sont chez leurs parents, leur pouvoir d’achat peut être proportionnellement assez important et c’est quand ils veulent voler de leurs propres ailes que les choses se gâtent parfois. Ils ont pris goût à un niveau de vie qu’ils ne peuvent plus assumer et les conséquences, hélas, nous les connaissons : surendettement, déprime, révolte, marginalisation...

Bien sûr, il s’est déjà organisé des colloques sur le thème du jeune consommateur mais, outre une prise de conscience sommaire, peu de choses concrètes en sont ressorties et en tout cas, aucune décision effective en relation avec un statut juridique particulier du jeune consommateur mineur d’âge.

Nous vivons dans une société où le désir de consommation est de plus en plus furieux. Chacun, qu’il soit adulte, adolescent ou enfant, est encouragé à aller toujours plus vite, plus loin et plus fort dans ce sens.

N’est-il pas temps de débrayer ?

C’est pourquoi les organisateurs ont décidé « de forcer le destin » en organisant une Table ronde de rencontre et de réflexion. Son but était clair : il faut amener les jeunes à se prendre en main eux-mêmes. Leur faire prendre conscience que consommer moins est un droit qu’ils ont ; leur apprendre que consommer mieux ne veut pas forcément dire se priver ; les sensibiliser à la manipulation que représente la surconsommation et enfin, les stimuler à agir et à se révolter contre une société qui se sert d’eux et les prend en otage. Plus encore que par les interdictions, les jeunes ne sont-ils pas exaspérés par les conseils qu’on leur donne « pour leur bien » ? Leur échelle de valeur n’est-elle pas la même que celle des adultes ? Leur besoin d’appartenance arrive-t-il avant leur peur de la maladie (ils peuvent fumer, boire ou se droguer pour faire partie d’un groupe au mépris des risques encourus) ? Leur bien-être physique et moral passe-t-il par la possession de certains objets ou de vêtements griffés plutôt que par la satisfaction de leurs besoins vitaux ?

Pour qui ?

Cette table ronde s’est adressée en priorité à un public relais (responsables d’OJ, animateurs MJ et CJ, éducateurs au sens large, enseignants, parents, travailleurs sociaux...) et pourrait peut-être aboutir à la création d’une Commission Consommation au sein du Conseil de la Jeunesse et à la mise sur pied de « Clubs de jeunes consom’acteurs » en relation avec les besoins vitaux.

Quoi ?

Une Table ronde en deux temps : des communications avisées par des professionnels réellement impliqués dans cette problématique le matin et des ateliers de réflexion concrets avec des animateurs spécialisés et proches des concepts l’après-midi.

Comment ?

Articulé autour de cinq axes thématiques :
 Les jeunes et l’argent par Mme Nadine FRASELLE, Directrice de l’Observatoire du Crédit et de l’endettement
 Les jeunes et la santé par Mme Laurence KOHN, chercheuse à l’Unité de Promotion Education Santé de l’Ecole de Santé Publique de l’Université Libre de Bruxelles
 Les jeunes et la publicité par M. Bernard PETRE de DIMARSO, Institut de sondages
 Les jeunes et les besoins vitaux par Mme Martine CONTENT, de l’Association belge de Symbolisation
 Les droits des jeunes consommateurs par M. Pierre DEJEMEPPE du Cabinet du Ministre de l’Economie

 Parcourir les actes sur le site.

 Télécharger les Actes au format pdf (660k).

 Article dans Education Santé, n° 182, septembre 2003