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      Boissons énergisantes
    Etude du CRIOC
    Communiqué du 25 août 2010

Du Top au Flop

En 2010, les fabricants de boissons énergisantes auront vendu 70 millions de canettes. Le nombre de jeunes qui ont essayé ces produits a doublé sur les deux dernières années. Les fabricants sont de plus en plus inventifs pour persuader les adolescents et les adultes d’ingurgiter ces produits dangereux.

Les chercheurs du CRIOC ont acheté toutes les boissons énergisantes disponibles dans de nombreuses boutiques et grands magasins et ont effectué une comparaison sur base de leur contenu et de leur composition.

La stratégie de communication

Ces marques n’utilisent pas de communication publicitaire classique (TV, radio, affiches publicitaires...). Leur stratégie est d’être présent aux évènements fréquentés par les jeunes, de sponsoriser des activités estudiantines...

Le message de ces boissons énergisantes est de se dépasser, de transgresser l’interdit, ce qui correspond parfaitement à ce que recherchent les jeunes aujourd’hui.

Ils recrutent aussi des jeunes pour jouer le rôle d’ambassadeurs ; comme une marque connue l’a fait avec ses célèbres Mini Cooper personnalisées et adaptées aux couleurs de la marque.

Ingrédients : surtout du sucre et de la caféine

Les cannettes de 250 ml contiennent en moyenne 80 mg de caféine. Mais le format de 500 ml est de plus en plus répandu ; on peut donc y retrouver 160mg de caféine. Une dose supérieure à 150 mg doit figurer dans l’étiquetage et plus précisément dans le même champ visuel que le nom de la boisson.

La présence de caféine apparaît certes, mais en plus petits caractères dans la liste des ingrédients de la boisson. La caféine est loin d’être une substance anodine, selon les médecins, au-delà de 300 mg, des effets indésirables peuvent apparaître : palpitations, tremblements, anxiété, insomnie, problèmes intestinaux... et dépendance.

Les doses de taurine sont 10 fois plus élevées que dans l’alimentation normale. On constate que les boissons à base de caféine et de taurine augmentent la déshydratation du corps.

On compte la présence d’environ 9 morceaux de sucre dans une cannette de 250 ml. La consommation élevée de sucre n’est pas sans conséquence ; elle participe aux problèmes de surpoids et d’obésité.

Quant au glucuronolactone, sa quantité n’étant pas indiqué sur les cannettes il est beaucoup plus difficile d’évaluer les risques. Le CRIOC recommande une indication obligatoire sur la quantité de cette substance.

Dangers liés au mélange avec l’alcool

La plupart du temps, ces boissons énergisantes sont mélangées avec de l’alcool. Le fait d’associer de la caféine à forte dose avec de l’alcool réduit la sensation d’ébriété, et empêche donc le consommateur de garder le contrôle sur sa consommation.

Cela expose le consommateur à de réels dangers sans compter les conséquences que cela pourrait avoir : coma éthylique, accidents de la route, atteintes sexuelles...

Ainsi selon plusieurs études(1), consommer des boissons énergétiques mélangées avec de l’alcool multiplierait par 3 le risque de sortir ivre d’un bar et multiplierait par 4 le fait que le buveur prenne son véhicule malgré son ivresse.

Absence d’information claire

La consommation de ces produits devrait être évitée par certaines catégories de personnes : les enfants, les enfants de moins de 16 ans, les femmes enceintes, femmes qui allaitantes, les diabétiques et les personnes sensibles à la caféine. Un avertissement en ce sens n’est pas toujours présent.

Aucune boisson n’est mauvaise pour tous les groupes. Le CRIOC recommande une harmonisation des personnes considérées à risque pour plus de cohérence en matière de prévention santé et exige que toutes les catégories de personnes indiquées soient reprises sur une base objective.

On constate aussi que la mention "A consommer avec modération" n’est pas toujours présente sur les cannettes. Ici encore, la disparité est flagrante et le besoin d’une cohérence s’impose au bénéfice de la santé du consommateur.

Tendances

Le CRIOC constate que l’offre de produits dérivés augmente. On voit apparaître des shots (versions condensées réduisant la dose de 25 à 6 centilitres tout en conservant la même quantité de caféine), des chewing-gums, des pastilles, du sirop et des comprimés effervescents.

Le CRIOC demande :

- d’interdire la vente de ces produits aux mineurs de moins de 16 ans ;
- un étiquetage cohérent indiquant de manière claire et lisible les risques réels auxquels le consommateur s’expose, en dressant la liste des symptômes qu’il peut ressentir telle que nervosité, anxiété, insomnie, élévation du rythme cardiaque et tremblements ;
- un étiquetage indiquant de manière claire et lisible les risques liés à une consommation du produit associé à de l’alcool ;
- une harmonisation européenne de la réglementation relative aux boissons énergisantes.

Le CRIOC recommande également que les règles imposées à la publicité pour l’alcool (Convention Arnoldus) soient transposées à la publicité pour les boissons énergisantes. Cela impliquerait notamment :

- une interdiction de la publicité ciblant les mineurs d ?âge, que ce soit par son contenu ou son mode de communication ;
- une interdiction de la publicité incitant ou encourageant une consommation irréfléchie ou exagérée ;
- une interdiction de suggérer que la consommation de boissons énergisantes augmente les performances ou conduit à la réussite sociale, sportive ou sexuelle.

L’étude intégrale est disponible sur le site du CRIOC.

(1)Avis du Conseil Supérieur de la santé n°8622 du 2 décembre 2009 sur les boissons énergisantes

Contact au CRIOC :

Service presse : Sylvie Mejblum, 02/547.06.05 - Studiedienst : Hélène Aupaix, 02/547.06.93

E-mail : presse@crioc.be

CRIOC, Boulevard Paepsem 20 - 1070 Bruxelles