... avec ECOLO
 
   
Position d’Isabelle DURANT, Secrétaire fédérale
Position de Jean-Michel JAVAUX, Secrétaire fédéral
Interpellation par le député Yves REINKIN au sujet du RéAJC
Lettre ouverte à Isabelle et Jean-Michel... et leur réponse
Note à l’attention de Mme la Ministre Evelyne HUYTEBROECK,
Pétition
Enfermement des mineurs délinquants : viser la réinsertion sociale
Lettre ouverte à Mme la Ministre HUYTEBROECK et réponse du Cabinet
Le Plan jeunesse est sur les rails !
Aux bons soins de Mme la Ministre HUYTEBROECK
Congrès d’Ecolo consacré à l’école le 22 février 2014
     
   
   
 
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Nos relations politiques...
     
   

 
      Note à l’attention de Mme la Ministre Evelyne HUYTEBROECK,
    Ministre de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse
    Pour l’intégration d’une politique de protection des jeunes consommateurs dans le "Plan jeunesse"

Le vendredi 11 septembre, vous avez annoncé par voie de presse l’adoption d’un "plan jeunesse des 12-25 ans" (mineurs et jeunes adultes) par le biais notamment d’une conférence interministérielle. Si je m’en réjouis, je me permets aussi, en tant que présidente-fondatrice du RéAJC asbl (Réseau-Association des Jeunes Consommateurs) d’attirer votre attention sur ce qui suit.

La consommation sous-tend un "plan jeunesse". Elle couvre la vie quotidienne, est en lien direct avec le bien-être, la santé au sens large, l’environnement, les droits de l’homme et de l’enfant, l’éthique, le développement durable...

Etat de la situation en matière de jeunes consommateurs

Les jeunes consommateurs ne sont actuellement pas considérés comme un public spécifique.
- Ils sont "sous-entendus" dans la Loi sur les pratiques du marché comme un public vulnérable étant donné leur âge.
- Sauf rares exceptions, ils ne sont pas considérés comme devant faire l’objet d’une Loi spécifique.
- Ils ne sont pas informés de leurs droits en tant que consommateurs, ni des organismes qui peuvent les défendre.
- Aucun service spécifique ne récolte leurs plaintes ni ne les défend en matière de consommation.
- Ils ne sont pas particulièrement préparés à se comporter en citoyens-consommateurs responsables.
- Ils ne sont plus consultés ni représentés dans les organes d’avis ministériels en relation avec la consommation (le RéAJC a été représenté dans la Commission de la Sécurité et de la Santé des Consommateurs mais n’a plus reçu de subsides pour continuer son travail)

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Le CRIOC et l’Ecole de Santé Publique PROMES ne cessent par leurs études en relation avec les jeunes consommateurs de tirer la sonnette d’alarme. Les spécialistes considèrent que près de 20% des jeunes vont très mal. Depuis quelques années, les signaux de détresse se multiplient. Selon Philippe DEFEYT, près de 30% des personnes qui fréquentent les CPAS sont des jeunes de moins de 25 ans.

Propositions

- Mettre à jour l’état de la situation en ce qui concerne les lois en relation avec les jeunes consommateurs.
- Compléter la Convention des droits de l’enfant.
- Faire l’inventaire des manques sur le plan législatif.
- Intégrer une formation à la consommation dans le programme de formation des enseignants.
- Intégrer l’éducation à la consommation à l’école (Cf Mémorandum du RéAJC) au moins en dernière année de chaque cycle.
- Créer du matériel pédagogique (informations, animations) (cf idem).
- Etudier les possibilités d’intégrer la démarche et le travail du RéAJC, par exemple : au Conseil de la Jeunesse (reconnaître certaines organisations de jeunesse comme organisations de jeunes consommateurs), à la Délégation aux Droits de l’Enfant au Service Droit des Jeunes et/ou de créer une fonction d’ombudsman des jeunes consommateurs disposant d’un téléphone gratuit et pouvant éventuellement dispatcher vers les associations et services adéquats.

Ce lieu
- serait systématiquement informé de tout ce qui concerne les jeunes et la consommation (Lois, événements, documents, etc)
- récolterait les plaintes
- s’occuperait de la défense et de la réparation des dommages en matière de consommation jeunes (assistance juridique, action collective)
- rédigerait les propositions de Loi spécifique en relation avec les jeunes consommateurs
- aurait un rôle de vigie (abus...)
- et aussi de rassembleur, fêtes, actions...

Commentaire

Sur le site de l’asbl Réseau-Association des Jeunes Consommateurs, vous trouverez un répertoire qui rend compte de nos relations politiques, entre autres avec ECOLO.

Les co-présidents Isabelle DURANT et Jean-Michel JAVAUX ont rappelé qu’ECOLO est demandeur depuis des années de la mise sur pied d’une Conférence Interministérielle vouée à la jeunesse. Ils précisent : "C’est à partir d’un lieu de ce type que devrait, selon nous, être développées les actions relatives à l’éducation à la consommation".

Lorsqu’on se penche sur les droits des consommateurs énumérés dans la Charte Européenne de protection du consommateur (1973),, même si ce droit est basique en ce qui concerne les enfants et les jeunes, l’éducation à la consommation est un droit parmi les autres. C’est cette charte qui a inspiré le Mémorandum du RéAJC. Les jeunes dans notre société de consommation doivent non seulement être informés et éduqués, mais ils doivent aussi être protégés et défendus sur le plan juridique, et les dommages qui leur sont occasionnés par les services et produits de consommation doivent être réparés.

Vous vous montrez soucieuse que les jeunes puissent exercer leur citoyenneté. Comment exercer une responsabilité si l’on n’est pas informé, éduqué ?

Ensuite, il faut donner aux jeunes citoyens l’occasion de s’exprimer en tant que consommateurs
- en étant consultés,
- de s’organiser en association de jeunes consommateurs dont la vocation est de centraliser autour de la problématique "jeunes et consommation" (ou en réseau d’organisations de jeunesse reconnues comme organisations de consommateurs à l’instar des organisations membres du CRIOC)
- et de représenter cette association dans les organes d’avis ministériels et dans les tribunaux, s’ils peuvent être collectivement représentés.

Chaque droit énuméré demanderait à lui seul tout un développement. Qu’est-ce que ces droits impliquent ? Quelles sont les conditions de leur application ?

- Education : Les enseignants chargés en professionnelle du cours d’éducation à la consommation sont totalement démunis.

A ce sujet, un de vos prédécesseurs, la Ministre Fadila LAANAN, suite au meurtre de Joe Van Holsbeeck, a commandé au RéAJC un répertoire de matériel pédagogique, structures existantes et personnes ressources en matière de consommation. Faut-il dire qu’elle n’a trouvé aucune autre organisation compétente pour réaliser ce projet ? Et la récolte fut bien mince !

- Défense, protection juridique, réparation des dommages : N’y aurait-il pas lieu de songer à une mise à jour de l’étude sur le Statut juridique du consommateur mineur d’âge par J. LAFFINEUR et P.DEJEMEPPE publié en 1997 ? En matière d’arnaques, le SPF Economie s’est servi du Forum du RéAJC pour sa campagne 2009. Il n’avait pas non plus trouvé d’accueil ailleurs.

Mais la démarche la plus originale du RéAJC en tant qu’association de consommateurs, c’est sa réflexion critique. Sur quelle base décider d’acheter ou de ne pas acheter ? Sur quelle base la simplicité volontaire, le développement durable ? Quels repères crédibles pour les enseignants, les animateurs, les parents ? Plus largement : pour les prisons, les homes, les écoles... Pour toutes les personnes en général et les jeunes en particulier en recherche de sens ? Comment leur donner l’envie de résister aux effets pervers de la société de consommation ? Quelle ligne donner à la prévention ?

Les besoins vitaux ne sont pas seulement physiques. Ils sont aussi psychologiques, intellectuels, émotionnels, spirituels. Ils doivent pouvoir être identifiés à travers les signaux de manque, les symptômes, et satisfaits de manière adéquate. "Seule l’eau étanche la soif !" en exergue sur www.reajc.be. Le propos est seulement d’informer, d’éveiller les consciences, de motiver pour le bonheur personnel et collectif, présent et futur. D’apprendre à mettre la barre entre besoin et envie et manière de satisfaire les besoins, à ne pas de tromper de besoin. Tout geste, tout acte, toute parole est inspirée par un ou des besoins vitaux. Mais s’ils ne sont pas identifiés, ils conduisent à poser des actes dommageables pour soi, les autres ; ils induisent toutes sortes de boulimies ; non identifiés, ils amorcent les assuétudes, ils justifient les crimes... C’est pourquoi www.reajc.be est en lien avec le site "pourlebonheur" qui présente une théorie des besoins vitaux selon Marge REDDINGTON. Sa fondatrice a l’intention de mettre sur pied des "ateliers de besoins vitaux" et de préparer une publication. Elle a donné une conférence avec succès sur ce sujet.

Je me permets d’encore attirer votre attention sur ceci : actuellement, le Ministre Fédéral dont dépend principalement le RéAJC est le Ministre Paul MAGNETTE, Ministre de la protection des consommateurs. La participation de son Ministère à votre conférence interministérielle n’est-elle pas dès lors incontournable ?

Je prépare personnellement une conférence qui fera le point sur les droits des jeunes consommateurs. Elle aura lieu en 2011, année des élections fédérales, à Ath, le 13 mars, avant-veille de la journée internationale des droits des consommateurs. Pourrai-je annoncer à cette occasion que l’Etat belge rejoint enfin le peloton des Etats européens qui se préoccupent déjà depuis des décennies de leurs jeunes consommateurs à travers l’enseignement, le droit et, comme en Espagne, des instituts qui ont pignon sur rue ?

1 octobre 2009 - revue pour le 13 mars 2011